Jean-Pierre Bemba condamné à 12 mois de prison par la CPI
La Cour pénale internationale (CPI) a confirmé lundi la peine de douze mois de prison infligée en première instance à l’ex-chef de guerre congolais Jean-Pierre Bemba pour subornation de témoins dans le cadre de son procès principal pour crimes de guerre, une peine déjà couverte par le temps qu’il a passé en détention.
Sa défense plaidait la relaxe, en arguant de son acquittement en juin dernier dans son procès pour les crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis par ses troupes en Centrafrique.
«La Chambre condamne Jean-Pierre Bemba à une peine de douze mois d’emprisonnement. Après déduction du temps qu’il a déjà passé en détention, la Chambre considère que la peine d’emprisonnement a été purgée», a déclaré le juge Bertram Schmitt, qui a réimposé au mis en cause, une amende de 300.000 euros.
Dans son procès général, Bemba avait été condamné à 18 ans de prison en juin 2016 pour la vague de meurtres et de viols commis par sa milice, le Mouvement de libération du Congo (MLC), en Centrafrique entre octobre 2002 et mars 2003. Il avait été acquitté à la surprise générale en appel en juin devant la CPI pour les chefs d’accusations de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.
Mais dans une autre affaire, Bemba a été condamné par la CPI en 2017 à un an de prison et 300.000 euros d’amende pour subornation de témoins dans le cadre de son procès. Il avait en effet, été reconnu coupable d’avoir corrompu 14 témoins, présenté de fausses preuves et sollicité la déclaration de faux témoignages.
L’ex-chef de guerre, ses avocats Aimé Kilolo et Jean-Jacques Mangenda, ainsi que le député du parti MLC, Fidèle Babala, et le témoin de la défense, Narcisse Arido, avaient en effet versé de l’argent et donné des cadeaux à des témoins ou leur avaient promis une installation en Europe en échange d’un faux témoignage devant la CPI.
Bemba avait été investi par son parti MLC comme candidat à l’élection présidentielle de décembre 2018, pour succéder en cas de victoire au président sortant Joseph Kabila. Mais le 4 septembre, la Cour constitutionnelle de la RCD a définitivement invalidé sa candidature à cause de sa condamnation à la CPI, confirmant une décision de la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
Deux jours avant la décision des juges de La Haye, les autorités congolaises avaient menacé dans un communiqué de quitter la Cour pénale internationale, en assurant que, «plusieurs indices concordants (…) indiquent que certains gouvernements exerceraient des pressions sur les juges de la CPI» pour désinculper et relaxer Bemba.