Le gouvernement gambien condamne des propos attribués à l’ex-président Jammeh
Le gouvernement gambien a condamné jeudi des propos «choquants» attribués à l’ex-président Yahya Jammeh, qui dans une conversation téléphonique ayant fuité sur les réseaux sociaux, a laissé entendre qu’il envisageait de retourner dans son pays.
Dans un communiqué, le gouvernement a qualifié de «choquantes et subversives» ces déclarations, faites en juin lors d’une conversation entre Jammeh et des responsables de l’ex-parti au pouvoir restés en Gambie. Il a promis qu’il agirait de manière déterminée et à la hauteur du bilan de l’ex-président, fait de «disparitions orchestrées par l’Etat, de kidnappings et de meurtres».
«Aucun homme ou djinn (esprit) ne peut m’empêcher de revenir en Gambie», peut-on entendre dire sur cet enregistrement attribué à M. Jammeh, qui a dirigé le pays pendant 22 ans, et qui ne s’est pas exprimé publiquement depuis son départ pour un exil en Guinée équatoriale en janvier 2017.
«Ces enregistrements dévoilent en détails les efforts désespérés de l’ancien Président pour rester politiquement pertinent en Gambie, alors que la terreur et les crimes économiques qu’il traîne derrière lui sont examinés dans la perspective de possibles procès», selon le communiqué du Gouvernement.
L’Alliance patriotique pour la réorientation et la reconstruction (APRC), ancienne formation de Yahya Jammeh, avait annoncé mardi «enquêter» sur la manière dont cette conversation téléphonique avait fuité le week-end dernier sur les réseaux sociaux.
L’ex-président gambien, Jammeh avait perdu l’élection présidentielle de décembre 2016 face à Adama Barrow, candidat de l’opposition. Il a fini par quitter son pays en janvier 2017 à la suite d’une intervention militaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Il conserve toutefois de nombreux partisans en Gambie, où son parti a remporté 18 circonscriptions sur 120 lors des élections locales du mois d’avril 2018.