La candidature rwandaise pour diriger la Francophonie n’est pas du goût de RSF
Reporters sans Frontières (RSF) s’est «inquiété» mercredi dans un communiqué de la candidature de la cheffe de la diplomatie rwandaise louise Mushikiwabo à la tête de la Francophonie qui fait figure de candidat favori pour prendre la direction de cette organisation, en octobre prochain.
Comment l’OIF «va-t-elle pouvoir favoriser le pluralisme des médias et la liberté de la presse conformément à ses objectifs en matière de droits de l’homme, si elle est dirigée par l’une des principales dirigeantes d’un Etat qui piétine le droit à l’information et réprime les journalistes depuis 18 ans ?», s’interroge dans ce communiqué Christophe Deloire, secrétaire général de RSF.
Pour M. Deloire, «c’est la capacité de l’OIF à défendre les médias et les journalistes libres comme acteurs incontournables du développement dans l’espace francophone qui est en jeu».
La ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo fait figure de favorite pour prendre la direction de l’OIF après avoir notamment reçu le soutien de l’Union africaine (UA), et celui du président français Emmanuel Macron, à l’issue d’une rencontre fin mai à Paris avec le président rwandais Paul Kagame.
Mais au dire de RSF, «le régime dirigé d’une main de fer par Paul Kagame depuis 2000, et dont Louise Mushikiwabo est ministre depuis près de 10 ans, dispose de l’un des pires systèmes de répression à l’égard des médias et des journalistes». Selon l’Ong, depuis 1996, huit journalistes ont été tués ou sont portés disparus au Rwanda et 35 ont été contraints à l’exil.
Au classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2018, le Rwanda est 156e (sur 180 pays classés). Parmi les 58 Etats membres de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), «seuls cinq pays ont un bilan pire que le Rwanda en matière de liberté d’information», estime l’organisation de défense des journalistes dans un communiqué.
Le prochain sommet de l’OIF doit se tenir les 11 et 12 octobre en Arménie. Après quatre ans de mandat à la tête de l’organisation, la Canadienne Michaëlle Jean est candidate à sa propre succession.