L’Erythrée et l’Ethiopie enterrent leur hache de guerre
Au lendemain d’un Sommet historique de leurs dirigeants, l’Érythrée et l’Éthiopie ont signé lundi 9 juillet à Asmara une «déclaration conjointe de paix et d’amitié», mettant fin à vingt ans d’état de guerre, a annoncé le ministre érythréen de l’Information, Yemane Gebremeskel.
«L’état de guerre qui existait entre les deux pays est arrivé à sa fin. Une nouvelle ère de paix et d’amitié s’ouvre», selon ce texte.
«Les deux pays œuvreront à promouvoir une étroite coopération, dans les secteurs de la politique, de l’économie, du social, de la culture et de la sécurité», précisent-t-il dans ce document qui confirme la reprise du commerce, des transports et des télécommunications, le rétablissement des relations diplomatiques et la mise en œuvre des décisions internationales sur la frontière commune.
Le ministre éthiopien des Affaires étrangères, Workneh Gebeyehu, a annoncé la création d’une Commission conjointe sous la supervision des deux chefs de la diplomatie, chargée d’établir un «calendrier tangible» des réformes. Cette commission chapeautera des Sous-comités qui vont définir dans le détail quand et comment chaque problématique sera mise en œuvre.
La compagnie Ethiopian Airlines devrait reprendre ses vols à destination d’Asmara dès la semaine prochaine, a rapporté lundi la radio-télévision Fana.
Le sommet de dimanche fait suite à l’annonce par Abiy Ahmed le mois dernier de la volonté de l’Ethiopie de céder à l’Erythrée un territoire frontalier disputé qu’elle occupe toujours, malgré un jugement d’une Commission indépendante internationale soutenue par l’ONU et datant de 2002.
Ancienne province éthiopienne sur la mer Rouge, l’Erythrée a déclaré son indépendance en 1993 après avoir chassé les troupes éthiopiennes de son territoire en 1991 au terme de trois décennies de guerre.