Washington exige une enquête «crédible» sur les fosses communes découvertes au Mali
Les Etats-Unis demandent au Mali de mener une enquête «crédible et transparente» après la découverte de 25 corps dans trois fosses communes et la reconnaissance, par le gouvernement de Bamako, de l’implication de «certains personnels» de l’armée, indique un communiqué de la porte-parole du département d’Etat américain.
L’association de défense des droits des populations pastorales Kisal avait affirmé lundi que, la semaine dernière, «lors d’une opération de l’armée malienne dans les localités de Kobaka et Nantaka, 25 personnes issues de la communauté peule avaient été arrêtées».
« Les riverains alertés par les coups de feu ont effectué par la suite un ratissage dans les environs» avant de découvrir «trois fosses communes contenant au total 25 corps», précise l’association Kisal.
Mercredi, le ministre de la Défense, Tiéna Coulibaly, cité dans un communiqué, a déclaré que « la mission de vérification dépêchée sur le terrain confirme l’existence de fosses communes impliquant certains personnels Fama (Forces armées maliennes) dans des violations graves ayant occasionné mort d’hommes à Nantaka et Kobaka, dans la région de Mopti ».
La porte-parole du département d’Etat américain Heather Nauert a exprimé jeudi sa « préoccupation au sujet du rôle des forces militaires maliennes dans la mort de 25 personnes, reconnu par le ministre de la Défense Tiéna Coulibaly ».
« Nous soutenons la décision du ministre Coulibaly d’ouvrir immédiatement une enquête. Nous appelons le gouvernement du Mali à faire en sorte que l’enquête sur cet événement et sur d’autres graves accusations de violations des droits de l’Homme soit menée de manière crédible et transparente », a-t-elle ajouté, espérant que les auteurs répondent in fine de leurs actes.
Les annonces par l’armée de la « neutralisation de terroristes » ont souvent été contestées par les organisations de défense des droits de l’Homme et par des habitants, qui dénoncent des exécutions extrajudiciaires.
«Nous exhortons les forces de sécurité et les gouvernements à prendre les mesures nécessaires au respect des droits de l’Homme, à la protection des civils », « pour renforcer la confiance et contrer l’extrémisme violent », a conclu la porte-parole de la diplomatie américaine.
Dans son dernier rapport trimestriel, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres soutient que l’armée malienne est la plus touchée par les attaques djihadistes, en particulier dans la région de Mopti.