Côte d’Ivoire : Le président Alassane Ouattara n’exclut pas un 3e mandat
Le président ivoirien Alassane Ouattara n’exclut pas d’être candidat à la présidentielle de 2020 qui marquera la fin de son second mandat. Alassane Ouattara pourrait briguer un troisième mandat et un quatrième mandat, puisque selon lui, la nouvelle Constitution de 2016 l’y autorise.
« La nouvelle Constitution m’autorise à faire deux mandats à partir de 2020. Je ne prendrai ma décision définitive qu’à ce moment-là, en fonction de la situation de la Côte d’Ivoire. La stabilité et la paix passent avant tout, y compris avant mes principes », a déclaré M. Ouattara, interrogé sur la possibilité de se représenter, dans une interview parue dimanche dans l’hebdomadaire jeune Afrique.
C’est une nouvelle donne, car, avant sa réélection en 2015, le président ivoirien n’avait de cesse de répéter qu’il n’irait pas au-delà de deux mandats.Par ailleurs, certains observateurs estiment que le président utilise la « menace » de se représenter pour faire taire les querelles internes nées de la guerre pour sa succession qui a déjà commencé.
En même temps, le président tente de transformer en parti la coalition au pouvoir afin d’organiser une primaire pour la présidentielle de 2020. Cette volonté se heurte à des réticences au sein de son propre parti mais surtout de ses alliés et notamment du principal d’entre eux le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), de l’ancien président Henri Konan Bédié, qui a permis son élection en 2010 et 2015.
Un des points d’achoppement est justement l’investiture du candidat à la présidentielle 2020: une partie des membres du PDCI estime que cette investiture revient de droit à leur formation, puisqu’ils ont soutenu celle du Rassemblement des Républicains (le parti de Ouattara) à deux reprises.
En Mars, des cadres du PDCI ont appelé à demi-mots M. Bédié, à briguer la présidence en 2020, lors d’un hommage national à Yamoussoukro.« (…), le réseau des cadres PDCI Notre Héritage (…) demande instamment à Henri Konan Bédié d’être disponible aux sollicitations des Ivoiriens pour gouverner la Côte d’Ivoire dans la paix, la cohésion, la stabilité et la prospérité de notre nation », avait déclaré Ouattara Aboudramane, membre du réseau des cadres PDCI.
En 2010, une crise postélectorale avait opposé les partisans d’Alassane Ouattara à ceux de l’ex président Laurent Gbagbo, emprisonné à la Haye, faisant 3 000 morts, selon l’ONU.
« Je considère que les Ivoiriens doivent choisir le prochain président dans la paix et sans violence, comme ils l’ont fait en 2015 (…) La démocratie et la transparence sont mes seuls objectifs », a précisé M. Ouattara à Jeune Afrique.