Crise à Madagascar : Le président demande des explications sur les dernières décisions de la Haute Cour constitutionnelle
Le président malgache Hery Rajaonarimampianina a déposé mercredi une requête auprès de la Haute Cour constitutionnelle (HCC) pour obtenir des éclaircissements sur sa récente décision qui lui intime l’ordre de nommer un gouvernement de coalition.
«Il y a trop d’interprétations (…) dans la décision de la Haute Cour constitutionnelle qui peuvent nourrir une autre crise, d’où cette demande de clarification », a indiqué à la presse l’avocate de la présidence, Tantely Rakotonirina.
La plus haute instance judiciaire du pays a ordonné la semaine dernière, la nomination d’un nouveau Premier ministre pour tenter de sortir de la crise qui oppose depuis plus d’un mois le chef de l’Etat à l’opposition. Dans son arrêt, elle écrit que le nouveau gouvernement devra refléter les résultats des élections législatives de 2013.
Mais le gouvernement et l’opposition revendiquent tous les deux la majorité à l’Assemblée nationale, qui leur donnera le droit de nommer le Premier ministre du cabinet qui dirigera le pays jusqu’aux élections générales anticipées prévues d’ici fin septembre.
L’opposition a ainsi déposé mardi devant la Haute Cour constitutionnelle une requête en déchéance visant 18 députés à qui elle reproche d’avoir rejoint les rangs du parti du président Hery Rajaonarimampianina. Selon son décompte, 14 des 18 élus visés sont issus du Mapar, le parti de l’ex-président Andry Rajoelina, 2 du TIM de son prédécesseur Marc Ravalomanana et 2 du parti MMM.
La polémique entre les deux camps a pour origine l’absence de députés élus sous les couleurs du HVM, qui n’était pas constitué en parti lors du dernier scrutin législatif de 2013. Ses élus, alors indépendants, se sont regroupés après et ont été depuis rejoints par d’autres parlementaires. En 2013, 49 députés avaient été élus sous les couleurs du Mapar, 21 sous celles du TIM et 52 sous l’étiquette d’indépendants.
La Haute Cour a en outre imposé au chef de l’Etat de nommer un nouveau chef du gouvernement « dans un délai de sept jours », qui arrive à échéance ce vendredi, et dans le même temps laissé dix jours aux deux camps pour trouver un accord amiable de sortie de crise.
De son côté, la Présidence a expliqué avoir demandé à la Haute Cour de préciser sa pensée «sur les pouvoirs du Président de la République, ainsi que sur les délais d’exécution de (sa) décision».