La réforme constitutionnelle au Mozambique adoptée par le Parlement
Les députés mozambicains ont voté à l’unanimité une réforme de la Constitution décidée dans le cadre des discussions de paix engagées entre le président Filipe Nyusi et le défunt chef de l’ex-rébellion de la Renamo, Afonso Dhlakama.
«Aujourd’hui, nous approuvons une révision partielle de la Constitution de la République. Nous le devons à notre grand dirigeant, son excellence Afonso Dhlakama», a déclaré la cheffe du groupe parlementaire de la Renamo, Ivone Soares.
Revendication de longue date de M. Dhlakama, cette réforme prévoit notamment que les gouverneurs des dix provinces, jusque-là nommés par le seul gouvernement de Maputo, le seront dès 2019 sur proposition du parti politique qui a remporté les élections provinciales. La Renamo a remporté les dernières élections locales dans cinq des dix provinces du pays.
Le président Filipe Nyusi a annoncé en avril, que les prochaines élections présidentielle, législatives et provinciales auront lieu le 15 octobre 2019.
Critiqué pour ses méthodes jugées autoritaires, M. Nyusi, reconduit à la tête du Frelimo au pouvoir depuis l’indépendance en 1975, devrait briguer un second mandat.
Son rival Afonso Dhlakama qui a dirigé pendant trente-neuf ans la deuxième force politique du pays, la Résistance nationale du Mozambique (Renamo), est décédé le 3 mai à l’âge de 65 ans dans les montagnes de Gorongosa (centre) où il vivait retranché depuis 2015. L’intérim de l’ancien guérillero sera assuré par l’ex-député et ex-secrétaire général du mouvement Ossufo Momade, a annoncé la Renamo.
La Renamo est une l’ancienne guérilla transformée en parti politique à la fin de la guerre civile (1976-1992). Elle avait repris les armes en 2013 pour dénoncer la mainmise du parti au pouvoir sur le pays.
La mort de M. Dhlakama qui avait entamé depuis des mois des discussions de paix avec le président Nyusi a jeté un doute sur l’issue des négociations qui butent encore sur la question épineuse de l’intégration des «combattants» de la Renamo dans l’armée et la police mozambicaines.