Forte mobilisation lors du referendum au Burundi
Près de 4,8 millions d’électeurs burundais sont sortis ont afflué massivement très tôt jeudi, dans les 11.076 bureaux de vote pour se prononcer sur le projet de révision constitutionnelle soumis au référendum.
Cette révision constitutionnelle devrait renforcer le pouvoir du président Pierre Nkurunziza et lui permettre de rester éventuellement en fonctions jusqu’en 2034.
Avant six heures du matin, l’heure d’ouverture des bureaux de vote, des centaines de personnes se pressaient déjà devant les bureaux de vote répartis à travers tout le pays.
Le président Nkurunziza, vêtu d’un survêtement bleu et coiffé d’un chapeau de cowboy orange, a voté dès 06h45 sur sa colline natale de Buye, en compagnie de son épouse. Nkurunziza a salué «l’engouement» de la population, venue participer «en masse» à ce référendum.
Le comptage des bulletins a commencé dès la fermeture des bureaux à 14h TU. La Commission électorale (Ceni) a indiqué qu’elle publierait les résultats après avoir reçu tous les procès-verbaux, sans dire combien de temps cela pourrait prendre.
Le vote fortement sécurité, s’est deroulé sans heurt. Cependant la coalition d’indépendants Amizero y’Abarundi (Espoir des Burundais), opposée à la réforme, a accusé les responsables des bureaux de vote, tous membres du CNDD-FDD, au pouvoir, d’entrer dans les isoloirs avec les électeurs et de les forcer à voter pour le oui.
Il y a « des intimidations de toute sorte et même des gens qui vont aux bureaux de vote et qui forcent les gens à voter contre leur propre gré», a accusé son chef, l’ancien leader rebelle hutu Agathon Rwasa.
Si elle est adoptée, la Constitution autorisera Nkurunziza, (54 ans) qui est au pouvoir depuis 2005, de briguer deux mandats de sept ans à partir de 2020.
Ce nouveau texte va surtout concentrer encore plus le pouvoir exécutif dans les mains du président Nkurunziza, en enterrant définitivement l’accord de paix signé en 2000 à Arusha. Un accord qui a ouvert la voie à la fin de la guerre civile qui a fait plus de 300 000 morts en 10 ans, en instaurant un partage du pouvoir entre les deux principales ethnies du pays.