L’opposition en RDC exige l’audit du fichier électoral
Les principaux partis de l’opposition en République Démocratique du Congo (RDC) ont exigé mercredi dans une déclaration conjointe à Kinshasa, un audit du fichier électoral en prévision des élections générales prévues le 23 décembre 2018.
La semaine dernière, Corneille Nangaa, président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) a annoncé la radiation de 5.381.763 doublons et 902.290 mineurs du fichier électoral. Avec 6.254.902 noms radiés, la Céni ne retient donc que 40.287.387 personnes inscrites sur le fichier électoral. Elle a également indiqué mardi qu’elle avait porté plainte auprès du parquet général contre les auteurs d’inscriptions multiples et irrégulières.
Cependant, dans une déclaration signée de Félix Tshisekedi, nouveau président de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), Eve Bazaibar, secrétaire générale du Mouvement pour la Libération du Congo (MLC), Pierre Numbi d’Ensemble pour le changement de Moïse Katumbi, et Jean Baudoin Mayo, secrétaire général de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) de Vital Kamerhe, l’opposition estime que « le nombre excessivement élevé de doublons détectés et l’enrôlement irresponsable des bébés et enfants dénotent une tentative de tricherie en amont».
« Face à ces dérives, les opérations d’enrôlement de nettoyage et consolidation du fichier électoral, l’audit du fichier électoral et du serveur central s’impose, suivi de la publication des radiés et des mineurs enrôlés par circonscription, l’annulation et le retrait des cartes invalides, afin d’éviter toute exploitation ultérieures lors du vote », soutiennent les leaders de l’opposition.
L’opposition congolaise réitère également son rejet de l’usage de la machine à voter, appuyant la position de la Commission électorale sud-coréenne (NEC) qui a annoncé mardi qu’elle n’apportait ni « soutien officiel » ni aucune « garantie » à son homologue congolaise qui veut utiliser des « machines à voter » de fabrication coréenne pour les élections cruciales du 23 décembre.
La NEC « est consciente que des diplomates, dont des officiels des États-Unis, tout comme de nombreuses personnes en RDC, redoutent que l’introduction (de ces machines) puisse augmenter les risques d’élections frauduleuses », écrit-elle dans un communiqué. Plus de 40 millions d’électeurs sont inscrits pour désigner le successeur du président Joseph Kabila en décembre, deux ans après la fin officielle de son mandat.