Israël annule son projet d’expulsions de migrants africains
Israël a renoncé lundi soir à son projet controversé d’expulsion de migrants africains et signé un accord avec l’ONU pour la réinstallation d’une partie d’entre eux dans des pays occidentaux. Cependant l’Italie et l’Allemagne ont aussitôt démenti avoir signé un tel accord.
« Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés et Israël sont parvenus à un accord permettant le départ d’au moins 16.250 migrants africains vers des pays occidentaux, tandis que l’Etat d’Israël règlera le statut de ceux qui resteront sur place», a déclaré le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu lors d’une conférence de presse à Jérusalem.
Fin 2017, Israël avait adopté un plan prévoyant le départ de près de 38.000 migrants Erythréens et Soudanais, entrés illégalement dans le pays. L’exécutif leur avait donné le choix de partir volontairement avec une prime dans la poche, vers leur pays d’origine ou un pays tiers en Afrique ou d’être emprisonnés pour une durée indéterminée.
Ce plan avait suscité de vives critiques au sein de la société civile israélienne et des ONG de défense des droits de l’homme ainsi que du Haut Commissariat des Nations unies pour les refugiés (HCR).
Ces migrants sont arrivés majoritairement après 2007 en s’infiltrant à partir du Sinaï égyptien. La frontière israélienne qui était à l’époque poreuse avec l’Egypte, a été rendue quasiment hermétique. Ils se sont installés en nombre dans les quartiers pauvres de Tel-Aviv.
« L’accord signé avec le HCR permet l’annulation immédiate de l’expulsion vers un pays tiers comme prévu dans le plan précédent», précise le bureau du Premier ministre. Selon Benjamin Netanyahu, il va permettre de déplacer une partie de ces migrants africains vers «des pays développés comme le Canada, l’Allemagne ou l’Italie».
Cependant, l’Allemagne et l’Italie ont démenti «tout accord avec Israël». Dans un communiqué, le ministère italien des Affaires étrangères a assuré que son pays n’est pas impliqué dans l’accord conclu entre Israël et le HCR portant sur la réinstallation de ces migrants.
Le ministère allemand de l’Intérieur a lui aussi, assuré «ne pas avoir connaissance d’une demande concrète concernant une prise en charge de réfugiés vivants en Israël, en particulier originaires de pays africains».