L’ex-président Zimbabwéen Mugabe qualifie sa démission de «coup d’Etat»
L’ancien président du Zimbabwe Robert Mugabe a qualifié, dans un entretien accordé jeudi à la presse, de «coup d’Etat» sa démission obtenue en novembre dernier sous la pression de son parti et de l’armée.
«Je dis que c’était un coup d’Etat, certains ont refusé de l’appeler un coup d’Etat», a déclaré Mugabe dans un entretien diffusé par la télévision publique sud-africaine SABC, à l’occasion de son premier entretien qu’il accorde à la presse depuis son départ du pouvoir.
Robert Mugabe, a été en effet, contraint par l’armée de démissionner le 21 novembre dernier, après trente-sept ans d’un pouvoir sans partage à la tête du Zimbabwe. Il a été remplacé quelques jours plus tard par Emmerson Mnangagwa, son ancien vice-président qu’il avait limogé peu de temps auparavant.
« C’était vraiment un renversement par l’armée. Il n’y a eu aucun mouvement visible jusqu’à ce que l’opération soit autorisée par l’armée. Nous devons effacer cette honte que nous nous sommes imposée à nous-mêmes », a insisté jeudi Mugabe.
Très discret depuis ce départ forcé, l’ex-président zimbabwéen avait déjà suscité une polémique la semaine dernière au sein de la Zanu-PF, le parti qu’il a dirigé pendant des décennies, en posant aux côtés de l’ancien général, Ambrose Mutinhiri, candidat de l’opposition à la présidentielle de 2018.Ce dernier dirige la nouvelle formation politique du Front national patriotique (NFP), créé discrètement dans la foulée de la chute de Robert Mugabe
Emmerson Mnangagwa, patron de la Zanu-PF et candidat à la présidentielle, a reconnu qu’«il y avait un problème avec l’ancien président». «On voit, dans les médias, différentes conjectures (sur les activités de Robert Mugabe). Nous ne savons pas ce qui relève de la réalité ou pas, mais c’est un sujet sur lequel nous nous penchons», a-t-il assuré sans plus de précisions.
La démission d’Ambrose Mutinhiri de la Zanu-PF et l’annonce de sa candidature à la présidentielle ont mis en évidence les profondes divisions au sein du parti au pouvoir alors que pointe la présidentielle.