Le parti islamiste marocain PJD poursuit un media pour «calomnie»
Le Parti justice et développement (PJD, islamiste), qui conduit la coalition gouvernementale au Maroc, a annoncé qu’il portera plainte contre un site d’information pour avoir diffusé une information selon laquelle l’un de ses ministres est accusé de «viol».
Dans un communiqué publié mardi soir, le PJD accuse un site d’information d’avoir «calomnié des ministres de l’actuel gouvernement, qui faisaient aussi partie de l’ancienne coalition et qui sont membres du PJD, par des allégations de viol d’une journaliste».
Le PJD a dénoncé des écrits sans «respect pour l’éthique», visant à «nuire aux membres du parti», sans citer nommément le média incriminé.
Ce site, «Barlamane», fondé par un ancien responsable du ministère de l’Intérieur et ancien directeur de l’Agence de presse officielle «MAP», avait affirmé la semaine dernière, sous un titre accrocheur, qu’une journaliste avait été violée par un ministre PJD.
Le site d’information indique, que la présumée victime du ministre islamiste, une journaliste a fait confidence de cet acte aux enquêteurs de la BNPJ, après avoir fait sa déposition dans le cadre de l’affaire Taoufiq Bouachrine, directeur de publication du quotidien arabophone marocain «Akhbar al-yaoum».
Ce dernier avait été arrêté fin février au cours d’une descente menée par une vingtaine de policiers dans les locaux de son quotidien à Casablanca et est toujours maintenu en garde à vue. Son arrestation est liée à «des plaintes relatives à des agressions sexuelles», avait annoncé dans un communiqué, le procureur du roi en précisant que «l’enquête n’avait rien à voir avec le métier de la presse».
Selon le site «barlamane.com», Bouachrine n’était pas le seul à avoir agressé la victime mais un ministre de l’actuel gouvernement, qu’elle a nommé, l’avait aussi violée.
Le média assurait que la victime présumée, une journaliste, avait fait état de cette agression devant la police judiciaire. Mais sur sa page Facebook, la journaliste, une ancienne militante du PJD, a formellement démenti avoir été victime de viol, en fustigeant une «campagne à son encontre menée par des sites suspects» pour «faire pression» sur elle dans le cadre de l’affaire du directeur d’Akhbar al-Yaoum.