Guinée Equatoriale-Justice : Le parquet requiert la peine de mort contre 147 opposants
Le procureur du tribunal de grande instance de Mongomo, située sur la partie continentale de la Guinée Equatoriale, a requis la peine de mort pour 147 militants du principal parti de l’opposition, jugés depuis lundi pour «sédition» et «attentats contre l’autorité», selon leur avocat.
«Le procureur a demandé la peine capitale contre tous les opposants», a confié mercredi à la presse, Me Fabian Nsue, l’avocat des accusés jugés au tribunal de Mongomo, le fief du président Teodoro Obiang Nguema.
Les 147 militants, dont des cadres du parti Citoyens pour l’Innovation (CI), poursuivis pour «sédition, attentat contre l’autorité, désordre public, blessures graves et dégâts», ont été arrêtés à diverses occasions depuis les élections législatives de novembre.
Une trentaine d’accusés ne pouvait pas se tenir debout mardi au procès, «en raison de la torture subie» pendant leur détention «à Guantanamo», le surnom attribué au commissariat central de la capitale Malabo, précise leur parti dans un communiqué.
CI affirme vouloir aller «devant les tribunaux internationaux et la CPI (Cour pénale internationale) pour crimes contre l’humanité», car le procureur «veut cacher ou faire taire les atrocités et la brutalité des crimes de torture».
Si rien n’est fait, tous les militants détenus «pourront mourir comme Santiago EbbeEla», un militant décédé début janvier, en détention à «Guantanamo», ajoute le parti. Mi-janvier, le président Obiang avait martelé devant la presse, que ce militant était malade et n’est pas décédé à la suite de torture.
La Guinée équatoriale, gros producteurs de pétrole d’Afrique subsaharienne, dont la grande majorité des 1,2 million d’habitants vit dans la pauvreté, est dirigée par le président Obiang Nguema depuis 1979. Son parti a obtenu aux élections de novembre, 99 des 100 sièges que compte le parlement, un siège a été remporté par le CI.
Depuis ces élections, «les restrictions de liberté et arrestations, en particulier d’opposants politiques, se poursuivent sans discontinuer», selon l’Union européenne qui avait exprimé au début de février, son inquiétude face à la «forte détérioration de la situation des droits de l’homme» dans le pays.