L’opposition guinéenne dénonce des fraudes lors des élections municipales
Des dirigeants de l’opposition en Guinée ont dénoncé lundi des fraudes massives, notamment l’utilisation par «le pouvoir» des votes par procuration pour bourrer les urnes lors des élections locales de dimanche dernier.
Ces leaders de l’opposition ont dénoncé des irrégularités et des problèmes d’organisation, notamment en matière de délivrance des cartes d’électeurs et des procurations.
Selon eux, certains chefs de quartiers ont profité de la baisse d’affluence en fin de journée pour distribuer à des partisans du pouvoir, les dizaines de procurations qu’ils détenaient. «J’ai invité les militants de l’opposition et tous les citoyens épris de démocratie à rester mobilisés pour refuser le hold-up électoral que M. Alpha Condé et les siens préparent à l’occasion de ces élections locales», a déclaré l’ancien Premier ministre et chef du principal parti d’opposition, UFDG, Cellou Dalein Diallo.
Le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Amadou Salif Kébé, a promis lundi une publication d’ici à la fin de la semaine des résultats du scrutin local de dimanche, et a demandé «aux uns et aux autres de se calmer, qu’ils n’aient pas peur des résultats».
«Nous sommes en train de compiler les votes, nous saurons s’il y a eu profusion de votes par procuration, nous nous plaignons du taux de participation qui nous semble être un peu faible», a-t-il dit.
Des échauffourées entre électeurs de partis rivaux ou militants de l’opposition et forces de l’ordre ont éclaté un peu partout au moment du dépouillement ou de la centralisation des résultats, aussi bien dans la capitale que dans quelques villes de l’intérieur du pays.
Les précédents scrutins en Guinée, les présidentielles de 2010 et 2015, et les législatives de 2013, ont été également émaillés de violences et d’accusations de fraudes diverses.