Le leader d’une secte politico-religieuse interpelle la CPI sur les massacres en RDC
Le député congolais Ne Muanda Nsemi, leader de la secte politico-religieuse congolaise Bundu dia Kongo (BDK), a fait sa réapparition dans une vidéo diffusée à travers les réseaux sociaux pour interpeler la Cour pénale internationale (CPI) sur les massacres perpétrés contre les Congolais qui protestent contre le maintien du président Joseph Kabila au pouvoir.
Nsemi s’est évadé en mai 2017, de la prison où il était détenu pour avoir proféré des menaces séparatistes et s’être barricadé avec des centaines de ses adeptes pendant des semaines à Kinshasa.
«En 2016, la CPI a promis qu’à la moindre incartade dans ce pays, elle sévira. Est-ce que la CPI ne voit pas qu’on ne fait que tuer les Congolais… Qu’attend la CPI pour sévir ? », s’est interrogé Ne Muanda Nsemi dans une vidéo.
Le leader de BDK rappelle ce qu’il appelle une série de massacres dont le président Joseph Kabila est, selon lui, «le principal commanditaire». Il cite dans une litanie les tueries dont ses adeptes ont été victimes en 2008 et en 2016, mais aussi la fosse commune découverte à Kinshasa et une centaine de charniers liés aux violences dans le Kasaï.
Nsemi en appelle aussi à une coalition avec les églises catholique, protestante, la communauté musulmane et les autres patriotes pour lutter contre le maintien de M. Kabila au pouvoir.
Le mandat du président Kabila, au pouvoir depuis 2001, a expiré le 19 décembre 2016. L’opposition qui demande son retrait au profit d’une transition en attendant la tenue des élections du 23 décembre 2018, compte organiser une messe demain jeudi à Kinshasa en mémoire à son leader Étienne Tshisekedi, l’ancien leader de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), à l’occasion du premier anniversaire de sa mort.
Dans un communiqué, l’UDPS indique « qu’une messe d’action de grâce » sera célébrée jeudi à 09h30 à la cathédrale Notre-Dame-du-Congo à Kinshasa. « C’est une grande déception» pour l’UDPS qui n’a pas pu inhumer son leader une année après sa mort en Belgique, a déclaré à la presse le secrétaire général de ce parti, Jean-Marc Kabund, qui en fait porter la responsabilité au pouvoir en place à Kinshasa.