Les Nigériens manifestent à nouveau contre la loi de finances 2018 jugée «antisociale»
De nouvelles manifestations au Niger, contre la loi des finances 2018 jugée «antisociale», ont rassemblé plusieurs milliers de personnes dimanche à Niamey et dans d’autres villes du pays.
Le ministre de l’Intérieur, Mohamed Bazoum avait estimé mi-janvier que «les (nouvelles) mesures fiscales n’ont rien d’excessif» et certaines répondent à une directive de 1998 de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) déjà en vigueur dans les huit Etats membres.
Les mesures de la loi de finances 2018 « ne touchent pas les pauvres » mais les « plus riches » et la pression fiscale sera comprise « entre 13% et 16%, soit son niveau de 2015 », avait déjà assuré devant les députés le ministre des Finances, Hassoumi Massoudou.
Malgré ces assurances, les manifestations se multiplient dans le pays. Ils étaient dimanche 3.000 selon les autorités, davantage selon les organisateurs qui répondaient à l’appel d’une coalition d’organisations de la société civile.
« A bas la loi de finances scélérate et antisociale », « A bas les députés », « Non à la hausse des produits », ont-ils scandé en défilant dans les rues avant de tenir un meeting devant le parlement, qui a voté cette loi à une écrasante majorité fin novembre 2017.
«Nous resterons toujours mobilisés jusqu’à ce que les autorités retirent cette loi antisociale », a déclaré devant la foule Mousssa Tchangari. Il a annoncé des manifestations « toutes les deux semaines » afin de « maintenir la pression » sur les autorités.
Selon le ministère nigérien de l’Intérieur, 500 personnes ont également manifesté dimanche à Tahoua, fief de la majorité présidentielle et 200 à Tillabéri, deux régions de l’ouest du Niger.
Ces nouvelles manifestations interviennent alors que les compagnies de transport, les agences de transfert d’argent et des chaînes de télévision câblées ont déjà annoncé « des hausses » de leurs tarifs qu’ils justifient par « des nouvelles mesures fiscales ».
Le ministre de l’Agriculture Albadé Abouba, qui assure l’intérim du Premier ministre et le ministre des Finances Hassoumi Massoudou ont demandé aux responsables des secteurs concernés de surseoir à ces «hausses unilatérales», en attendant des discussions avec leurs ministères de tutelle.