Le nouveau régime zimbabwéen jugé «illégal» par un ex-ministre de Mugabe
Jonathan Moyo, ancien ministre zimbabwéen de l’Education supérieure sous le mandat de Robert Mugabe, a jugé «illégal» le nouveau régime en place à Harare, dans un entretien diffusé par la BBC.
Moyo, aujourd’hui en exil dans un pays dont il n’a pas divulgué l’identité, a déclaré que le nouveau chef de l’Etat Emmerson Mnangagwa et son vice-président Constantino Chiwenga «savent très bien qu’ils sont arrivés au pouvoir grâce aux balles et non pas par les urnes».
Ce fidèle allié de Mugabe a aussi accusé le nouveau régime à Harare de ne pas vouloir tenir, comme prévu, les élections présidentielles et législatives prévues cette année, bien que Mnangagwa a promis des élections «libres et honnêtes en 2018» la semaine dernière lors d’une visite au chef de l’opposition, Morgan Tsvangirai, atteint d’un cancer et adversaire historique du régime Mugabe.
Ils «ont fait mine de se préoccuper de sa santé, mais nous savons tous qu’ils voulaient négocier un report des élections pour au moins trois ans», a assuré Moyo, ajoutant qu’«ils ont peur des élections».
Comme Moyo, certains critiques doutent de la volonté du nouvel homme fort d’Araré, d’organiser des scrutins transparents, rappelant qu’Emmerson Mnangagwa a été l’un des exécuteurs de la répression ordonnée pendant l’ère Mugabe, à l’époque où il était à la tête du service des renseignements.
Malgré son passé qui ne plaide pas en sa faveur, Emmerson Mnangagwa dit vouloir lutter contre la corruption et relancer l’économie du pays à l’agonie.
Les autorités anticorruption du Zimbabwe ont annoncé en début de semaine avoir ouvert une enquête sur les conditions dans lesquelles l’ancienne première dame du pays, Grace Mugabe, a obtenu un diplôme universitaire très controversé.