Le Vatican déplore «la réaction disproportionnée des forces de sécurité» en RDC
Le Vatican a déploré samedi «la réaction disproportionnée des forces de sécurité congolaises» pour disperser dimanche dernier à Kinshasa, une marche de fidèles laïcs de l’Eglise catholique qui demandaient au président Joseph Kabila de s’engager publiquement à quitter le pouvoir.
Dans une lettre aux ecclésiastiques congolais, le nonce apostolique à Kinshasa, Luis Mariano Montemayor déplore que «malheureusement, la réaction disproportionnée des forces de sécurité congolaises n’a pas respecté le caractère pacifique de cette manifestation» engagée pour dénoncer la situation sociopolitique du pays.
Selon les organisateurs, la répression des forces de l’ordre a fait au moins cinq morts parmi les manifestants. De son coté, le gouvernement congolais affirme qu’il n’y a pas eu de morts «en lien avec les manifestations du 31 décembre».
Dans sa lettre, le représentant du Vatican indique qu’«il est fort probable que d’autres initiatives seront organisées dans les prochains mois », compte tenu « de la popularité de la marche du 31 décembre 2017 ».
Cependant, le gouvernement a « condamné fermement » vendredi dernier, «les événements survenus…et a mis en garde les organisateurs contre toute récidive».
L’archevêque de Kinshasa Laurent Monsengwo, figure de la puissante Eglise congolaise, a déclaré au lendemain de ces événements, qu’«il est révolu le temps où l’on cherchait à conserver le pouvoir par les armes, en tuant son peuple», ajoutant que «celui qui respecte la Constitution n’a rien à craindre de la justice».
Mais pour Kinshasa, « Monseigneur Laurent Monsengwo a tenu des propos injurieux à l’endroit des dirigeants du pays ainsi que des forces de l’ordre », selon un compte-rendu du Conseil des ministres.
Le mandat du président Kabila, élu en 2006 et réélu en 2011, a expiré depuis le 20 décembre 2016 et la Constitution ne l’autorise pas à se représenter. En raison de l’accord de la Saint Sylvestre obtenu le 31 décembre 2016 suite à une médiation de l’Eglise Catholique, le président Kabila est resté au pouvoir une année supplémentaire, en attendant l’organisation des élections pour désigner son successeur.
Mais le scrutin présidentiel doit finalement se tenir le 23 décembre 2018, alors l’opposition exige le départ du président Joseph Kabila et la mise en place d’une transition.