Togo: Faure Gnassingbé appelle l’opposition au dialogue pour régler la crise
Peu bavard depuis les manifestations de l’opposition dans les rues, le président togolais Faure Gnassingbé a profité de ses vœux de nouvel an, pour exprimer sa volonté de « dialoguer » avec l’opposition en vue de mettre fin à la crise politique et sociale qui agite le pays depuis le mois de septembre.
S’adressant pour la première fois directement aux togolais depuis le début la crise, le président du Togo a appelé ses opposants au « dialogue » comme « la voie privilégiée de résolution des désaccords entre les acteurs politiques ».
« Je n’ai aucun doute qu’aujourd’hui encore, nous sommes capables d’explorer toutes les voies de la concertation et des échanges d’idées, de dépasser les griefs », a-t-il indiqué, sans annoncer la date des discussions.
L’opposition a déjà fait savoir que le pouvoir ne peut être « juge et partie » et dit privilégier la médiation entamée par les présidents ghanéen Nana Akufo-Addo et guinéen Alpha Condé. Elle exige aussi des « mesures d’apaisement », notamment la libération de manifestants toujours détenus et le retrait des forces de sécurité dans le nord du pays, avant le démarrage de ce dialogue politique.
Au total 16 personnes, dont des adolescents et deux militaires lynchés par la foule, ont été tuées depuis le début des manifestations, selon les médias. Des édifices publics et des maisons particulières, appartenant notamment à des proches du pouvoir, ont été saccagés et incendiés.
Gnassingbé a indiqué que « les auteurs et les responsables d’actes de violence, de destruction et de meurtres doivent être recherchés et soumis à la rigueur de la loi… »
Le Parlement souhaite soumettre au peuple un projet de révision de la Constitution qui prévoit une limitation à deux du nombre de mandats présidentiels. Toutefois, cette réforme n’est pas rétroactive, ce qui permettrait au président Gnassingbé, qui a succédé en 2005 à son père, de se représenter. Une option que refuse l’opposition.