Un ex-ministre ivoirien condamné à 20 ans de prison pour complicité d’assassinat de Casques bleus
Hubert Oulaye, ancien ministre ivoirien de la fonction publique sous le mandat de l’ex-président Laurent Gbagbo, a été condamné, ce mardi, par la cour d’assises d’Abidjan à vingt ans de prison pour complicité d’assassinat de dix-huit personnes, dont sept casques bleus de l’ONU.
L’avocate générale, Mireille Kouassi, avait requis la réclusion à vie pour les deux accusés, Hubert Oulaye, 64 ans, et Maurice Djire, 37 ans, pour leur implication dans l’assassinat de ces 18 personnes lors d’une attaque dans l’ouest de la Côte d’Ivoire en juin 2012.
Elle assure que « de manière évidente, Hubert Oulaye a fourni les moyens financiers en vue de l’installation d’une rébellion dans l’Ouest », estimant que « le complice est parfois plus dangereux que l’auteur ».
De son côté, Me Diomande Vafoungbe, l’avocat de l’Etat ivoirien constitué en partie civile, a précisé qu’il y avait des «liens» entre le Front populaire ivoirien (FPI), le parti de Gbagbo, et les mercenaires libériens, depuis la crise postélectorale qui avait fait 3.000 morts après le refus de l’ancien président Gbagbo de reconnaître sa défaite électorale.
Mais pour Oulaye qui a pu regagner son domicile après ce verdict, «c’est une condamnation sans preuve. C’est une condamnation politique». Son avocat, Me Rodrigue Dadjé qui promet un pourvoi en cassation, parle d’un dossier «vide».
Pour lui, la cour aurait dû prononcer «un arrêt de non-lieu pur et simple. Cette condamnation à vingt ans est une décision politique. Elle est plus faite pour mettre Hubert Oulaye hors d’état de nuire sur le plan politique afin qu’il ne gène pas… ».
Dans cette affaire, Oulaye a déjà purgé deux ans de détention préventive (mai 2015-juin 2017). Il avait été arrêté six mois après son retour d’exil du Ghana, et quelques jours seulement après avoir participé à une réunion de «frondeurs» du FPI.