Réduction du nombre des portefeuilles du gouvernement tchadien
Le président tchadien Idriss Déby Itno a procédé lundi à un remaniement de son gouvernement, réduisant le nombre des ministres de 37 à 24, pour des raisons d’économie, alors que l’Assemblée nationale tchadienne s’apprête a adopter entre le 28 et le 30 décembre, le budget pour l’année 2018.
La réduction du nombre de portefeuilles ministériels «se justifie par les mesures d’austérité que prône le gouvernement», a indiqué à la presse, un conseiller du Premier ministre sous couvert de l’anonymat. La nouvelle équipe gouvernementale sonne le départ de 18 ministres tandis que 8 nouvelles personnalités y font leur entrée.
Le président Deby a également changé les titulaires de plusieurs ministères clés, comme la Sécurité publique, les Affaires étrangères, la Justice et les Finances.
Les ministres des Affaires étrangères, Hissein Brahim Taha, et de la Sécurité publique, Ahamat Bachir, cèdent ainsi leur portefeuille. Celui des Affaires étrangères et de la Coopération est confié à Mahamat Zen Cherif, actuel ambassadeur du Tchad en Éthiopie.
Le ministère de la Sécurité publique devient le ministère de l’Administration, de la Sécurité publique et de la bonne Gouvernance. A sa tête est nommé Ahmadaye Abdelkerim Bhakit, ancien gouverneur de la région du Logone (sud). Le secrétaire général de la présidence, Djimet Arabi, devient ministre de la Justice et garde des sceaux.
Aux Finances, Abdoulaye Sabre Fadoul, ministre par intérim depuis la démission de Christian Georges Diguimbaye le mois dernier, est confirmé à ce poste.
Cette nomination intervient alors que le gouvernement tchadien négocie depuis plusieurs mois avec l’entreprise suisse Glencore au sujet de prêts gagés sur le pétrole tchadien, et concernant une restructuration de dette s’élevant à 1 milliard de dollars.
Le Tchad est depuis plusieurs années en proie à une sévère crise économique et sociale, aggravée par la faiblesse des cours du pétrole.
Les membres de la coalition des Organisations de la société civile (OSC) et les syndicats multiplient manifestations et grèves pour dénoncer les mesures anti-sociales prise par le gouvernement pour juguler la crise économique.
Selon Amnesty international, le gouvernement utilise les questions de «sécurité» pour justifier les interdictions de certaines manifestations de la société civile au Tchad.