L’OIF s’explique sur la suspension du togolais Kako Nubukpo pour ses positions anti-Franc CFA
L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a suspendu son directeur de la Francophonie économique et numérique, l’économiste togolais Kako Nubukpo, très connu pour ses positions anti-franc CFA, pour avoir manqué à son «devoir de réserve», a déclaré samedi soir, la secrétaire générale de l’organisation, Michaëlle Jean.
«Les organisations internationales ont une règle. Les hauts fonctionnaires sont tenus à un devoir de réserve», a déclaré la Secrétaire générale de l’OIF.
«Dans une organisation internationale, on ne peut pas avoir un fonctionnaire électron libre qui, finalement, se croit autorisé (à exprimer des opinions personnelles), même s’il est militant sur une vraie question», a ajouté Michaëlle Jean.
Selon la Secrétaire générale de l’organisation, «Kako Nubukpo qui est quelqu’un de très compétent…a eu avertissement». «Quand la règle est rompue, vient un moment où il faut agir», a-t-elle commenté.
Dans une tribune publiée sur le site du Monde Afrique, Kako Nubukpo, alors Directeur de la Francophonie économique et numérique au sein de l’Organisation de la Francophonie, avait jugé le 29 novembre dernier, «déshonorants pour les dirigeants africains», les propos du président français Emmanuel Macron lors de sa tournée en Afrique de l’Ouest.
Le président français avait déclaré devant des étudiants burkinabés que le Franc CFA était «un non-sujet pour la France». Pour cette sortie, Nubukpo a été suspendu de ses fonctions, à titre conservatoire par son employeur, début décembre.
Les positions sur le Franc CFA de Kako Nubukpo, ancien ministre togolais de la Prospective, ne sont pas nouvelles. Il a publié plusieurs ouvrages sur le sujet dont « Sortir l’Afrique de la servitude monétaire. A qui profite le franc CFA ? » (2016), alors qu’il était déjà en poste à l’OIF.
Monnaie commune pour environ 155 millions d’habitants, le Franc CFA est accusé par ses détracteurs de favoriser les intérêts de la France, ex-puissance coloniale, tandis que ses défenseurs soulignent l’importance d’une monnaie commune stable.