La principale coalition de l’opposition togolaise rejette les « consultations » du gouvernement
La coalition de l’opposition togolaise qui manifeste depuis plus de trois mois contre le président Faure Gnassingbé a boycotté mardi les « consultations » organisées par le gouvernement en prélude au dialogue pour sortir le pays de la crise. Les opposants dénoncent une « manœuvre de diversion » du pouvoir.
Aucune date n’a encore été fixée pour la tenue de ce dialogue politique réclamé par la communauté internationale mais le gouvernement voulait déjà recueillir lors de cette rencontre, les avis de certains partis politiques de l’opposition et de quelques anciens chefs de gouvernement sur son format et ses modalités.
Cependant, la principale coalition d’opposition dont seuls 5 partis sur 14 ont été conviés à la table du gouvernement a décidé de boycotter ces discussions qui se déroulent à huis clos à la Primature.
«Au sein de la coalition, nous sommes très vigilants, nous nous sommes concertés sur une réponse commune. Le gouvernement est disqualifié pour mener des consultations », a déclaré à la presse Brigitte Adjamagbo-Johnson, coordonnatrice de la coalition de l’opposition.
Selon l’opposition, ces «consultations», doivent être plutôt menées par les médiateurs, en référence aux médiations menées ces dernières semaines par les présidents ghanéen Nana Akufo-Addo et guinéen Alpha Condé.
Le chef de fil de l’opposition, Jean-Pierre Fabre qui devait être le premier à être reçu mardi matin par le Premier ministre Komi SélomKlassou, a décliné l’offre.
Toutefois, d’autres partis d’opposition n’appartenant pas à la coalition seront consultés par le premier ministre, qui a déjà reçu, des délégations de l’Union des forces de changement (UFC) de l’ex-opposant historique GilchristOlympio qui participe au gouvernement depuis 2010 et de l’Union pour la République (UNIR, au pouvoir).
La coalition de l’opposition qui organise depuis septembre des marches quasi hebdomadaires a prévu de nouvelles manifestations mercredi, jeudi et samedi dans tout le pays.Elle demande la démission du président Faure Gnassingbé, à la tête du Togo depuis la mort de son père le général Eyadema Gnassingbé en 2005.
Le gouvernement a promis d’organiser un référendum pour faire adopter une réforme prévoyant notamment une limitation des mandats présidentiels, mais l’opposition rejette cette option à cause de la non rétroactivité de la mesure ; ce qui permettrait à M. Gnassingbé de se présenter aux scrutins de 2020 et de 2025.