L’Union africaine s’engage à rapatrier 20.000 migrants de Libye
L’Union africaine (UA) a décidé mercredi d’accélérer le rythme de rapatriement des migrants, entamé par ses Etats membres suite au scandale né après la diffusion d’un reportage de CNN sur le trafic d’esclaves, dont sont victimes les Africains de l’Ouest en situation illégale en Libye, en convoyant dans leur pays d’origine 20.000 migrants, dans les six prochaines semaines.
L’UA a mis en place un groupe de travail dont «la priorité immédiate sera de rapatrier dans les six prochaines semaines 20.000 migrants (se trouvant) actuellement dans des centres de détention identifiés contrôlés par le gouvernement, qui ont exprimé leur intention de quitter la Libye», a indiqué l’organisation dans un communiqué publié mercredi soir.
L’Union africaine travaille également à assurer un service consulaire pour les migrants bloqués en Libye et à garantir le droit de compagnies aériennes à atterrir dans le pays pour procéder à leur évacuation, selon ce communiqué.
Lors du sommet UE-UA tenu à Abidjan du 29 au 30 novembre 2017,qui a longuement abordé la question des migrants, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, avait déclaré que quelque 3.800 migrants africains en Libye doivent être rapatriés d’urgence, soulignant que le chiffre global de migrants en Libye se situait « entre 400 et 700.000 ».
Le président ivoirien Alassane Ouattara a pour sa part souhaité « une action humanitaire rapide » en Libye, et préconisé « une enquête (internationale)» pour mettre « les réseaux de passeurs hors d’état de nuire ».
Son homologue guinéen Alpha Condé, qui est également président en exercice de l’Union africaine (UA), a demandé que la commission d’enquête soit dirigée par la commission des droits de l’Homme de l’UA.Il a également demandé que des « forces spéciales » soient mises en place « contre les trafiquants d’êtres humains ».
La Libye est déchirée par des rivalités opposant ses différentes milices et tribus depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi. Les passeurs profitent du chaos pour organiser le trafic de migrants.