Le président nigérian se dit «inquiet» de la crise politique au Togo
Le président du Nigeria Muhammadu Buhari a exprimé jeudi son inquiétude face à «l’instabilité politique» qui règne au Togo, alors que des milliers de manifestants sont encore descendus dans les rues de Lomé jeudi, pour demander la démission du président Faure Gnassingbé.
Lors d’une rencontre bilatérale avec son homologue ivoirien, Alassane Ouattara, en marge du sommet Europe/Afrique d’Abidjan, Buhari a déclaré que « l’instabilité au Togo aura des conséquences régionales et nous devrons payer le prix du développement ». Selon lui, « il doit y avoir une solution (à la crise). Les amis de l’opposition et des autorités doivent les encourager à prendre des mesures conjointes».
Au même moment, à Lomé, les marches se déroulaient dans le calme jeudi, pour la seconde journée consécutive et la population était toujours aussi déterminée, après trois mois de forte contestation populaire, pour demander une limitation rétroactive du mandat présidentiel et la démission du président Faure Gnassingbé.
Le chef de l’Etat à la tête du Togo depuis 2005, a fait savoir la semaine dernière qu’un dialogue avec l’opposition devrait avoir lieu « d’ici à quelques semaines ».
Nouveau signe d’ouverture au dialogue ajoute le gouvernement: le secrétaire général du Parti national panafricain, Kossi Sama arrêté depuis le 20 août dernier a été libéré mercredi soir. Les militaires se sont retirés des villes de Bafilo, Mango et Sokodé, pour favoriser l’apaisement selon le gouvernement, les manifestations restent tout de même interdites dans ces localités.
«La mobilisation va se poursuivre, même en plein dialogue», a prévenu mercredi Jean-Pierre Fabre, leader de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) et opposant historique, en tête du cortège.
Sur la crise au Togo, Emmanuel Macron a dit mercredi soir souhaiter que «le peuple puisse s’exprimer librement ».
«Je souhaite qu’il puisse y avoir un processus électoral (…) qui permette une confirmation démocratique ou une alternance du pouvoir », a-t-il déclaré, saluant les efforts du président guinéen Alpha Condé pour engager le dialogue entre les différentes parties.
Au cours du sommet Europe/Afrique d’Abidjan qui a pris fin jeudi, la question du Togo a été abordée.