La Cour suprême du Kenya examine deux recours contre la présidentielle
La Cour suprême kényane a annoncé ce mercredi qu’elle a commencé l’examen de deux recours visant à obtenir l’annulation de l’élection présidentielle du 26 octobre, remportée par le président sortant, Uhuru Kenyatta avec 98% des voix et boycottée par l’opposition.
Ces recours ont été déposés par un homme d’affaires et ancien député, John Harun Mwau et deux dirigeants d’ONG civiles, Njonjo Mue et Khelef Khalifa.
John Mwau estime que la Commission électorale (IEBC) aurait dû procéder à une nouvelle sélection de candidats, après l’annulation de la première élection.
De leur côté, Mue et Khalifa déplorent le manque d’indépendance de la Commission électorale, qui ne permettait pas selon eux, de garantir un scrutin libre et équitable.
«La Cour doit se demander si une telle élection est conforme à l’esprit et à la lettre de la Constitution», a déclaré Me Julie Soweto, l’une des avocates de Mue et Khalifa.
Les avocats s’appuient sur les propos du président de l’IEBC, Wafula Chebukati, qui avait lui-même avoué s’estimer incapable de garantir l’équité de l’élection et dénoncé des « interférences » politiques dans l’organisation du scrutin. Il avait ensuite changé d’avis, jugeant que les conditions étaient réunies pour l’organiser.
Les regards sont encore tournés vers la plus haute juridiction kényane quirevient ainsi sur le devant de la scène, après avoir invalidé le 1er septembre, pour « irrégularités » le scrutin présidentiel du 8 août, pour lequel M. Kenyatta avait déjà été déclaré vainqueur, déclenchant une longue crise politique.
Les six juges, dirigés par le président de la Cour suprême, David Maraga, ont jusqu’à lundi pour annoncer leur décision.
Dès sa réélection, le président Kenyatta avait dit s’attendre à ce que sa victoire soit « probablement encore une fois soumise au test constitutionnel via (les) tribunaux ». Il avait cependant affirmé qu’il s’y soumettrait « quels qu’en soient ses résultats ».
L’opposition, emmenée par Raila Odinga, avait boycotté l’élection du 26 octobre, en estimant qu’elle ne pouvait être crédible, les réformes qu’elle avait réclamées au sein de l’IEBC n’ayant selon elle pas été menées à bien.