Le chef de l’armée du Zimbabwe réclame la fin de la purge au sein du parti de Mugabe
Le chef de l’armée du Zimbabwe, le général Constantino Chiwengaq, a dénoncé lundi lors d’une conférence de presse, l’éviction du vice-président du pays, Emmerson Mnangagwa et réclamé la «fin» de ce qu’il a qualifié de purge au sein du parti présidentiel Zanu-PF.
Le général Constantino Chiwengaq qui était entouré d’environ 90 hauts gradés de son armée, s’est voulu clair lors de cette sortie médiatique tenue au quartier général de l’armée : « La purge actuelle qui vise clairement les membres du parti (Zanu-PF) qui ont été engagés dans la guerre d’indépendance, doit cesser immédiatement».
«Nous devons rappeler à ceux derrière ces dangereuses manigances que lorsqu’il s’agit de protéger notre révolution, l’armée n’hésitera pas à intervenir», a-t-il mis en garde.
Après son éviction et son exile, l’ex-vice-président Mnangagwa a reçu le soutien des anciens combattants de la guerre d’indépendance au Zimbabwe. Il entretient des liens étroits avec les militaires, qui viennent de faire cette déclaration particulièrement forte et rare dans un pays dirigé d’une main de fer par le vieux Robert Mugabe.
Emmerson Mnangagwa a été victime de la bataille de succession qui se joue pour remplacer le moment venu, Robert Mugabe, au pouvoir depuis 1980. Après le départ du vice-président, son principal rival, la première dame, Grace Mugabe se retrouve désormais en position idéale pour succéder à son époux âgé de 93 ans, si ce dernier ne persiste pas à briguer un nouveau mandat comme il a déjà annoncé.
Mnangagwa avait d’ailleurs promis de défier Robert et Grace Mugabe, les accusant de se prendre pour des « demi-dieux ». Le désormais ex-vice président a assuré qu’il «reviendrait au Zimbabwe pour diriger» la Zanu-PF, affirmant que cette formation n’est pas «la propriété personnelle » des Mugabe.
Depuis cette sortie très remarquée, il a été exclu du parti au pouvoir, qui tient son congrès en décembre prochain. A cette occasion, Grace Mugabe, pourrait être nommée à un des deux postes de vice-présidents qui est désormais vacant.
Mugabe a été déjà investi par la Zanu-PF en dépit de son âge avancé et de la fragilité de sa santé. Il est aujourd’hui le plus vieux dirigeant au monde encore en exercice.
Cependant l’éviction d’Emmerson Mnangagwa pourrait avoir des répercussions incontrôlables à l’approche des élections générales de 2018.