Affaire Norbert Zongo : La justice française laisse en liberté François Compaoré
Dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du journaliste burkinabè Norbert Zongo, la Cour d’appel de Paris a décidé du maintien en liberté de François Compaoré, frère cadet de l’ancien président burkinabè Blaise Compaoré, interpellé ce dimanche à son arrivée en France en provenance d’Abidjan, en vertu d’un mandat d’arrêt international émis par la justice burkinabè.
«Il est laissé en liberté» a expliqué son avocat Pierre-Olivier Sur, précisant que l’audition de son client s’est déroulée en quelques minutes et «personne n’a demandé à ce qu’il soit placé en détention». Cependant «Il doit prévenir en cas de voyage à l’étranger», a-t-il ajouté, en présence de son client à leur sortie du palais de justice de Paris ce lundi à la mi-journée.
Considéré comme le principal suspect dans l’assassinat du journaliste d’investigation Norbert Zongo, le 13 décembre 1998, François Compaoré est inculpé par la justice burkinabè pour «incitation à assassinat» dans cette affaire toujours non résolue.
Juste après l’annonce de son arrestation à Paris, la procureure du Faso avait indiqué qu’elle allait demander officiellement son extradition aux autorités françaises.
Mais selon Me Sur, «le Burkina doit encore fait valoir en bonne et due forme une demande d’extradition».
François Compaoré était également inculpé de «meurtre et recel de cadavre» après la mort de son chauffeur, mais n’avait jamais été poursuivi dans le dossier Zongo avant l’émission de ce mandat d’arrêt.
Ce journaliste, auteur de plusieurs enquêtes retentissantes dénonçant la mauvaise gouvernance sous le régime Compaoré, travaillait au moment de son assassinat, sur la mort du chauffeur de François Compaoré, alors conseiller économique de son frère et surnommé le « petit président ».
Avec son frère Blaise, François Compaoré s’est enfuit du pays lors de l’insurrection populaire d’octobre 2014 et a obtenu la nationalité ivoirienne en même temps que son frère aîné.