Le chef du protocole du président de l’Assemblée nationale ivoirienne arrêté
Le procureur de la République de Côte d’Ivoire a ordonné lundi soir, l’interpellation et le placement sous mandat de dépôt de Souleymane Kamagaté, alias «Soul to Soul», dans le cadre de l’enquête sur la découverte en mai, d’une cache d’armes dans la maison de ce proche du président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro.
Le procureur Richard-Christophe Adou a déclaré à la presse au palais de justice d’Abidjan, que «Karamaté a été interpellé ce lundi. Une information judiciaire avec mandat de dépôt a été ouverte contre lui (…) pour complot contre l’autorité de l’Etat».
Souleymane Kamaraté Koné, dit « Soul To Soul », est le chef du protocole du président de l’Assemblée nationale ivoirienne Guillaume Soro, ancien chef de la rébellion qui a occupé le nord de la Cote d’ivoire entre 2002 et 2011. En pleine mutinerie, des armes ont été découverte dans la nuit du 11 au 12 mai dernier, dans une villa qui lui appartient dans le quartier Beaufort à Bouaké.
Selon des experts en armement commis pour l’enquête, cette cache d’armes contenait plus de 6 tonnes de diverses armes de guerre et de munitions prêtes à l’emploi. Alors que les autorités civiles et militaires avaient enjoint en 2012, dans le cadre du processus de désarmement, toute personne détentrice d’armes de guerre de les déposer à l’autorité pour le désarmement.
L’enquête révèle par ailleurs selon le procureur que la détention et la dissimulation de ces armes de manière illégale et ensuite leur mise à disposition visaient à la déstabilisation de l’Etat.
Lors de sa première audition par la gendarmerie, Soul To Soul avait également indiqué aux enquêteurs qu’il n’était « ni l’acquéreur ni le propriétaire » de ces caisses d’armes supposées retrouvées à sa résidence pendant la mutinerie de début mai à Bouaké.
Et alors que les relations entre le président de l’assemblée nationale ivoirienne, Soro Guillaume et le chef de l’Etat Alassane Ouattara se sont brouillées ces derniers mois, l’amicale des forces, nom de l’ancienne rébellion qui avait occupé le nord du pays entre 2002 et 2011, a produit un communiqué dans lequel il dénonce «un harcèlement » dont « l’objectif est de contraindre et d’imposer le silence face aux dérives du pouvoir d’Etat».