Côte d’Ivoire: deux morts et un millier de déplacés à cause d’un conflit foncier
Le gouvernement ivoirien a annoncé mercredi à l’issue de son conseil hebdomadaire, que deux personnes avaient été tuées et de nombreuses autres blessées lors d’un conflit foncier qui a également fait 1.500 déplacés ces dernières semaines dans l’ouest du pays, théâtre de violences intercommunautaires depuis quelques semaines.
Ces violences ont pour principale cause le fait que des forêts classées ou non sont convoitées par plusieurs communautés autochtones, mais également par les communautés allogènes étrangères ou ivoiriennes, a expliqué le ministre Bruno Koné, porte-parole du gouvernement.
« Deux morts, de nombreux blessés, des campements incendiés. (…) 1.500 personnes sont aujourd’hui déplacées pour se mettre en sécurité », a dit le ministre qui a dressé bilan des violences, ajoutant que le gouvernement « s’organise pour prendre rapidement des mesures de protection des populations » à travers le « renforcement (…) des forces armées dans la zone » et le « soutien en vivres ».
La mise en place d’un « comité de règlement du conflit » décidée par les autorités au début du conflit n’a pas pour le moment permis de régler ce « problème difficile », a reconnu M. Koné.
En Côte d’Ivoire où seulement 4% des terres agricoles sont enregistrées avec un titre de propriété, les conflits fonciers sont récurrents, l’économie étant largement dominée par l’agriculture.
Les tensions et les violences interethniques sont plus fortes dans l’Ouest depuis plusieurs décennies, grande région productrice du cacao, dont la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial.
L’agriculture représente 24% du produit intérieur brut (PIB), selon le ministère de l’Agriculture et deux tiers de la population active vivent de l’agriculture ou d’activités liées à l’exploitation de la terre.
La décision prise en 2013 par le gouvernement ivoirien d’immatriculer sur dix ans, 23 millions d’hectares de terres en vue de régler la question agraire, tarde à se concrétiser.