La rentrée universitaire reportée dans les régions anglophones au Cameroun
La rentrée dans les universités publiques du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun, deux régions anglophones en proie à une grave crise socio-politique, a été reportée sine die, indique un communiqué du cabinet du Premier ministre.
Selon ce communiqué, la rentrée académique aura lieu officiellement ce mardi 26 septembre 2017 dans les universités d’Etat et les instituts privés d’enseignement supérieur, « à l’exception des universités de Buea (sud-ouest) et de Bamenda (nord-ouest) ». Ces deux universités « ont été autorisées à réajuster leur calendrier académique pour respecter le taux réglementaire de couverture des programmes d’enseignement supérieur ».
Le texte n’évoque aucunement les remous qui agitent les deux régions du pays depuis novembre 2016 suite à la contestation anglophone pour justifier ce report. Cependant l’on note que la rentrée scolaire dans le secondaire qui a, elle, eu lieu le 5 septembre, ne concerne que deux régions anglophones, sur les dix que compte le Cameroun. Depuis cette date, plusieurs écoles ont été incendiées, notamment à Bamenda.
Les séparatistes anglophones qui veulent proclamer symboliquement leur indépendance le 1er octobre, date de la réunification des parties anglophones et francophone du Cameroun, ont en fin de semaine dernière, organisé des manifestations qui ont réuni des milliers de personnes, malgré leurs interdictions par les autorités du Nord-Ouest.
Jeudi, trois policiers camerounais ont été blessés dans « un attentat » à l’explosif à Bamenda, épicentre de la crise provoquée par la contestation anglophone au Cameroun. Il s’agissait de la troisième explosion enregistrée à Bamenda en l’espace d’une semaine. Alors, un couvre-feu de 22h à 5h a été établi vendredi sur l’ensemble de la région jusqu’au 3 octobre prochain.
Le gouvernement de Paul Biya considère désormais les séparatistes comme des « terroristes », après de récentes explosions de bombes à Bamenda.
La minorité anglophone qui représente environ 20% des 22 millions de Camerounais proteste Depuis novembre 2016, contre ce qu’elle appelle sa marginalisation, entre autres dans l’enseignement et la magistrature. Certains anglophones exigent le retour au fédéralisme tandis qu’une minorité réclame la partition du Cameroun. Des thèses que rejettent Yaoundé.
Après la formation d’un gouvernement, l’annonce de la création d’un groupe armé et le lancement d’une chaîne de télévision, les indépendantistes anglophones proposent sur les réseaux sociaux un hymne national de l’Ambazonie, du nom de la république indépendantiste qu’ils veulent créer.