L’Onu condamne la mort de 37 réfugiés burundais en RDC
Les Nations unies ont condamné samedi la mort d’au moins 37 réfugiés burundais dans l’est de la République démocratique du Congo, tués la veille par l’armée congolaise alors qu’ils manifestaient pour exiger la libération de quatre des leurs.
Ces réfugiés Burundais, dont des femmes et des enfants, ont été tués vendredi après-midi à Kamanyola, dans des échauffourées avec les forces de sécurité congolaises.
Selon le directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur du Sud-Kivu Josué Boji, ces réfugiés burundais dont des demandeurs d’asile, exigeaient la libération de quatre des leurs, « expulsés vers leur pays d’origine » après avoir été arrêtés.
Dans un rapport, la Mission des Nations Unies en RDC (Monusco), explique que c’est la mort d’un officier congolais qui « a entraîné une escalade de la violence. En réponse, les forces de défense et de sécurité congolaises auraient ouvert le feu sur les manifestants de façon disproportionnée ». Au moins 37 réfugiés burundais sont morts et 124 ont également été blessées.
Le chef de la Monusco, Maman Sidikou, « appelle les autorités à ouvrir promptement des enquêtes judiciaires » et « rappelle l’obligation pour les forces de défense et de sécurité de ne recourir à la force qu’en dernier recours…conformément aux standards internationaux ».
« …C’est d’autant plus tragique que ces gens meurent en masse dans leur pays d’asile. Et c’est très important de faire une enquête sur ce qu’il s’est passé », a réagi Andreas Kirchhof, le porte-parole du HCR en RDC.
Le ministre burundais des Relations extérieures a également demandé à Kinshasa, « des éclaircissements nécessaires » sur les circonstances de cette « fusillade ».
Les autorités congolaises ont indiqué avoir « ouvert une enquête » concernant ce drame. Mais selon le porte-parole du gouvernement Lambert Mende, certaines victimes burundaises, présentées par les Nations unies comme des « réfugiés et demandeurs d’asile », seraient « membres d’un groupe armé ».
Selon le HCR, la RDC accueille 44.000 réfugiés burundais sur son territoire dont 2.005 à Kamanyola où s’est produit le drame.
La majorité des réfugiés sont des adeptes de la prophétesse Zebiya, qui assure avoir eu des visions de la Vierge dans le nord du Burundi. Avec leur leader, ils se sont réfugiés dans la ville congolaise de Kamanyola, frontalière du Burundi, en 2015, après des démêlés avec la police à Businde (nord du Burundi).
En 2013, près de 200 adeptes de ce groupe religieux avaient été condamnés par la justice burundaise à des peines allant jusqu’à cinq ans de prison pour « désobéissance civile ».