Large mobilisation de l’opposition au Togo pour exiger des reformes constitutionnelles
Plus de 100.000 militants de l’opposition togolaise, sont descendus ce mercredi, dans les rues de Lomé et d’une dizaine d’autres villes du Togo pour exiger la révision de la Constitution de 1992, répondant ainsi à l’appel de leurs leaders, malgré l’annonce la veille, par le gouvernement d’un avant-projet de reforme constitutionnelle adopté en conseil des ministres.
Le Conseil des ministres a en effet validé mardi, un avant-projet de loi constitutionnel, portant sur l’amendement des articles relatifs à la limitation des mandats et au mode de scrutin, que l’opposition réclame depuis plus de dix ans.
Cependant, malgré cette annonce et la coupure d’Internet par les autorités, les militants de l’opposition se sont plutôt largement mobilisés à travers le pays. En effet, une grande partie de l’opposition togolaise (coalition de cinq partis Cap 2015, le Groupe des six et le Parti National Panafricain -PNP), a décidé de s’unir mercredi et jeudi pour de grandes marches à Lomé et en province.
En sillonnant les rues de Lomé , les manifestants scandaient : «on ne nous a pas donné d’argent, nous sommes là de notre plein gré». Certains brandissaient également des pancartes sur lesquelles on pouvait lire «La dictature, ça suffit», «Trop, c’est trop» et «Nous voulons la Constitution de 1992».
«L’opposition se bat pour le mode de scrutin à deux tours et la limitation des mandats. Nous exigeons globalement le retour à la Constitution de 1992 qui limite le pouvoir dans le temps et dans les prérogatives», a déclaré Tikpi Salifou Atchadam, président du Parti national panafricain (PNP), ajoutant que « ce toilettage aujourd’hui donne la liberté à Faure Gnassingbé de se représenter à tout moment, d’être président à vie… C’est une monarchie qu’on veut nous imposer. Nous ne sommes pas d’accord».
Le ministre de la Fonction publique, Gilbert Bawara a les opposants, au nom du gouvernement, au «dialogue et au débat», en attendant que «la Commission de réflexion mise en place pour évaluer les attentes de la population», puisse « terminer son travail».