Trois policiers nigériens condamnés pour la mort d’un étudiant
Quatre mois après une manifestation d’étudiants ayant tourné à l’affrontement avec les forces de l’ordre, faisant un mort et plusieurs dégâts matériels, trois policiers ont été condamnés à un an de prison ferme et une amende de 15 millions de francs CFA pour réparations des préjudices.
«De l’avis de la Commission d’enquête indépendante (CEI), l’étudiant Mala Bagalé a été victime du tir d’un projectile d’un élément non identifié de la gendarmerie», affirme le rapport remis au gouvernement la semaine dernière.
«Le rapport de la police scientifique corrobore la thèse du tir à bout portant à moins de 100 mètres et écarte en même temps l’hypothèse d’une chute fatale sur une quelconque pierre».
Selon Adily Toro, le porte-parole de la Police nationale, les trois policiers avaient été placés en garde à vue, pour avoir «fait subir à un manifestant un traitement contraire au principe d’éthique et de déontologie» qui «gouverne l’action de la police».
Le gouvernement avait soutenu dans un premier temps, que le décès de l’étudiant Mala Bagalé était survenu «à la suite d’une chute», sans lien avec les «opérations de maintien de l’ordre» qui n’ont occasionné «aucune perte en vie humaine ». Alors que les étudiants étaient convaincus que leur camarade avait succombé après avoir été atteint par «une grenade lacrymogène».
Ces étudiants des universités publiques avaient manifesté à Niamey le 10 avril pour réclamer de meilleures conditions de vie et d’études. Ces manifestations ont conduit à des affrontements avec les forces de l’ordre et à la fermeture pendant plusieurs jours du campus universitaire.
La Commission d’enquête indépendante (CEI) a été mise sur pied à la demande des étudiants. Elle est composée de cinq représentants des étudiants, cinq du gouvernement et de deux personnalités indépendantes. Elle était chargée de faire la lumière sur le décès, le jour de la manifestation, de Mala Bagalé, un étudiant en troisième année de sociologie.