La réforme constitutionnelle promulguée en Mauritanie
La réforme constitutionnelle issue du référendum du 5 août, adopté à une large majorité et supprimant notamment le Sénat, a été promulgué ce mardi par le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz.
La promulgation a eu lieu après la validation le même jour par le Conseil constitutionnel des résultats du référendum, approuvé par les Mauritaniens à 85% avec une participation de 53,73%, selon les chiffres officiels.
Dans la foulée, le ministre et porte-parole du gouvernement, Mohamed Lemine Ould Cheikh, a annoncé au cours d’une conférence de presse à Nouakchott, que «le président de la République a promulgué la loi référendaire portant sur les amendements constitutionnels adoptés par le référendum du 5 août».
«Cette promulgation et la publication des amendements au journal officiel le même jour mettent fin dans l’immédiat au Sénat, dont les prérogatives sont transférées de facto à l’Assemblée nationale », a dit M. Ould Cheikh.
Le porte-parole du gouvernement a tenu à préciser que «désormais, le Sénat appartient au passé. Ses locaux, ses biens et ses équipements reviennent à l’Etat».
Les sénateurs s’étaient d’ailleurs opposés à la modification constitutionnelle qui supprime de facto leur institution. L’un des leurs, considéré comme le meneur de la fronde, arrêté le 11 août, était toujours détenu ce mercredi par la police dans un lieu inconnu, selon un de ses avocats et des membres de sa famille, qui affirment qu’ils n’ont pas pu entrer en contact avec lui.
Comme eux, l’opposition radicale, réunie dans une coalition de huit partis et organisations, et un grand nombre de personnalités politiques, aussi diverses que des conservateurs religieux et des militants contre l’esclavage, avait appelé au boycott du référendum proposé par le Chef de l’Etat.
Les amendements constitutionnels suppriment le Sénat, remplacé par des Conseils régionaux élus, modifient le drapeau national, auquel seront ajoutées deux bandes rouges pour « valoriser le sacrifice des martyrs » de la résistance à la colonisation française, qui s’est achevée en 1960.