Le Roi du Maroc critique l’administration et exige la reddition des comptes
Le Roi du Maroc Mohammed VI a vivement critiqué, samedi soir, les mauvaises prestations de l’administration publique et les dysfonctionnements constatés avec «contrariété» dans certains secteurs sociaux où le bilan des réalisations reste en-deçà des attentes malgré le développement soutenu que connaît le pays.
Dans un discours qu’il a prononcé à l’occasion du 18ème anniversaire de son accession au trône, le souverain marocain a pointé du doigt les mauvaises prestation des partis politiques et de l’administration publique, en matière de « gouvernance, d’efficience ou de qualité des prestations offertes aux citoyens ».
«Les projets de développement, les réformes politiques et institutionnelles que Nous menons, a-t-il ajouté, poursuivent un seul objectif: servir le citoyen, là où il vit dans notre pays, sans distinction entre le nord et le sud, l’est et l’ouest, ni entre citadins et ruraux».
Le Maroc «se développe à un rythme soutenu», cependant, nous vivons aujourd’hui un paradoxe irrécusable, mais difficile à admettre», a-t-il encore relevé, ajoutant que «les projets de développement humain et territorial, qui ont un impact direct sur l’amélioration des conditions de vie des citoyens, ne Nous font pas honneur et restent en-deçà de Notre ambition».
Cette réalité paradoxale, explique le Roi Mohammed VI, «est encore accentuée» lorsqu’on établit un parallèle entre, le secteur privé «rendu efficient et compétitif grâce à un modèle de gestion organisé» et le secteur public, en particulier l’Administration publique, qui «souffre d’une faible gouvernance et d’une productivité insuffisante».
Le souverain a en effet souligné que «l’un des problèmes qui entravent aussi le progrès du Maroc, réside dans la faiblesse de l’Administration publique, en termes de gouvernance, d’efficience ou de qualité des prestations offertes aux citoyens», citant à titre d’exemple, les Centres régionaux d’Investissement qui, a-t-il dit, «si l’on en excepte un ou deux, constituent un problème et un frein au processus d’investissement».
Ce dysfonctionnement, constate le souverain marocain, «a des retombées négatives sur les régions qui souffrent d’une insuffisance, voire d’une inexistence de l’investissement privé», ce qui «ne manque pas d’affecter les conditions de vie des citoyens» et d’accentuer «les difficultés de certaines régions qui ont un grand déficit en installations et en prestations sanitaires, éducatives et culturelles, ainsi qu’en opportunités d’emploi».
Le Roi Mohammed VI a également souligné que «le temps est venu de rendre pleinement opérationnel le principe de corrélation entre responsabilité et reddition des comptes».