L’opposition zimbabwéenne s’insurge contre les nouveaux pouvoirs judiciaires de Mugabe
L’opposition zimbabwéenne a fustigé l’adoption d’un projet de loi qui confère au vieux président Robert Mugabe le pouvoir de nommer sans consultation les principaux juges du pays.
Le texte modifiant pour la première fois la Constitution de 2013 permet au président Mugabé, âgé de 93 ans, dont 37 ans au pouvoir, de désigner seul le président de la Cour suprême et son adjoint. Alors que la Constitution prévoyait que le chef de l’Etat nomme le chef de la Cour suprême parmi des candidats recommandés par une commission des services judiciaires et après interviews publiques des prétendants.
Sur un total de 270 députés, 182 ont voté en faveur du texte, suscitant l’inquiétude de l’opposition et des organisations de la société civile qui disent craindre que l’amendement de la Constitution n’affaiblisse le pouvoir judiciaire.
Une députée du principal parti d’opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), Jessie Majome parle d’une « attaque frontale contre l’Etat de droit ».
Selon la députée « la Zanu-PF (parti au pouvoir) veut utiliser sa majorité au parlement pour supprimer toutes les clauses de la constitution qui ne lui plaisent pas. Ce premier amendement est un moyen de tester l’opinion ».
L’avocate et militante des droits de l’Homme, Fadzayi Mahere regrette le fait qu’«au lieu d’amender les lois pour les rendre conformes à la Constitution, la ZANU-PF amende la constitution pour l’aligner sur ses fins égoïstes ».
Robert Mugabe qui règne sans partage sur le Zimbabwe depuis 1980 est rentré dans son pays à la mi-juillet, après une énième visite médicale à Singapour. Il est candidat à sa propre succession pour les élections de 2018 et assure qu’il compte régner jusqu’à ses 100 ans.