Burundi : Des taxis-motos indispensables ?
En décembre dernier, le gouvernement burundais, redoutant des attaques terroristes et voulant réduire le nombre d’accidents de la route, interdisait la circulation des taxis-motos au centre-ville de Bujumbura. Trois mois plus tard, cette décision s’avère lourde de conséquences et cela, sur plusieurs plans.
Depuis son apparition dans la capitale burundaise, ce mode de transport a créé de l’emploi. Ils sont donc des milliers, jeunes et sans diplômes, à vivre de cela. Le centre-ville étant le cœur des activités, cette restriction a simplement ruiné les motards. Un d’entre eux affirmait que ses gains quotidiens sont passés de 12 dollars à 2 dollars. Pour cause, les courses qu’il effectue ne peuvent dépasser les limites de sa commune.
De même, les propriétaires des taxis-motos ont également vu leurs revenus péricliter. Un gagne aujourd’hui environs 4 dollars à la place de 10 dollars par jour il y a quelques mois. Pire, certains, mis en haleine par la rentabilité de la filière, avaient contracté des crédits pour acheter une moto et lancer l’affaire : un retour sur investissement quasi-impossible avec les nouvelles mesures.
Les usagers, eux-aussi, sont pénalisés. Les taxis-voitures restent la seule option pour atteindre le centre-ville, trop onéreuse pour la majorité (2 dollars la course). Ainsi, beaucoup se résignent à faire le pied. Ce qui a des multiples conséquences : au principal marché de la capitale situé au centre-ville, les vendeurs ne trouvent plus de clients et les employés prestant dans le même quartier ont dû mal à arriver à l’heure.
Contacté le mois dernier pour proposer une solution, l’ombudsman burundais, Mohammed Rukara, a préconisé une formation pour motards, leur recensement et l’uniformisation des couleurs des taxis-motos. La même autorité a également mis en place une commission, actuellement en discussion avec l’Association des motards taximen du Burundi.