Un nouveau plan de l’opposition congolaise pour forcer «le départ de Kabila»
Après deux jours de conclave à Kinshasa, le «Rassemblement» de l’opposition congolaise a dévoilé samedi son nouveau plan d’actions «pour obtenir le départ» du président Joseph Kabila.
L’opposition prévoit notamment l’organisation de deux journées « villes mortes » les 8 et 9 août, des meetings le 20 août et un appel à la désobéissance civile à partir du 1er octobre.
Le rapporteur du «conclave», François Muamba, a indiqué dans une déclaration publique, que les deux journées villes mortes sur l’ensemble du territoire sont un «avertissement» au président Kabila, au pouvoir depuis 2001, dont le deuxième mandat a officiellement pris fin le 20 décembre 2016 et qui ne peut plus se représenter en vertu de l’actuelle Constitution.
«A défaut d’avoir convoqué le corps électoral le 30 septembre, Joseph Kabila ne sera plus reconnu président de la République à partir du 1er octobre», a prévenu le rapporteur devant les militants du Rassemblement au siège de l’UDPS, le parti du défunt opposant Etienne Tshisekedi.
En effet, selon la constitution Congolaise, la date d’un scrutin doit être annoncée au minimum 90 jours avant son déroulement. En tenant compte de ce principe, pour qu’une élection puisse avoir lieu avant le 31 décembre 2017, elle doit donc être annoncée au plus tard le 30 septembre.
L’opposition se base sur un accord conclu le 31 décembre 2016 sous l’égide de l’Eglise catholique qui prévoit d’organiser des élections d’ici à la fin de cette année.
Elle a indiqué samedi qu’en cas de non-respect de cette date-butoir, les quelque 70 millions de Congolais seront invités à ne plus payer leurs taxes et redevances dues à l’Etat ni leurs factures d’électricité et d’eau aux deux sociétés d’Etat qui en ont le monopole.
Le rassemblement prévoit en outre des manifestations pour le 20 août dans les chefs-lieux des 25 provinces, et quatre de manière simultanée, dans la capitale Kinshasa (environ 10 millions d’habitants).
Alors que de précédentes journées de manifestations à l’appel de l’opposition contre le maintien du président Kabila au pouvoir avaient fait des morts en septembre et en décembre 2016, Félix Tshisekedi, chef de file du Rassemblement a appelé en lingala (l’une des quatre langues nationales) les forces de l’ordre «à ne plus respecter des ordres mal donnés notamment pour tuer des Congolais».
L’opposition a également indiqué qu’elle n’est «pas concernée par la mise en place», d’un «Conseil national de suivi de l’accord» (CNSA) de la Saint-Sylvestre qui s’est réuni samedi pour la première fois sous la tutelle des présidents de l’Assemblée et du Sénat. L’Eglise catholique ne participe pas non plus à ces travaux.