Grève des employés de l’entreprise pétrolière publique en Côte d’Ivoire
Les agents de la Société nationale des pétroles de Côte d’Ivoire (Pétroci) ont entamé ce mardi, un mouvement de grève pour dénoncer la «mauvaise gestion» de cette entreprise publique.
Selon le porte-parole des employés, Ange-Didier Koutouan, cette «grève illimitée» à l’appel du syndicat national des travailleurs des entreprises pétrolières de Côte d’Ivoire (SYNTEPCI), va à l’encontre des «dépenses incongrues du Directeur général, des voyages en jet privé et des contrats farfelus».
Le SYNTEPCI réclame également «un plan social» en cas de licenciement dans le cadre d’un projet de privatisation des actifs de l’entreprise.
«Nous sommes en grève jusqu’à ce que le gouvernement prenne ses responsabilités concernant la mauvaise gestion de la Pétroci», a affirmé Koutouan.
La Pétroci, qui gère l’exploration, la production et la distribution de pétrole, emploie un millier de personnes en Côte d’Ivoire. Selon les chiffres officiels, Le pays dispose de 28 champs pétrolifères, dont 23 attribués à des opérateurs étrangers, notamment le Canada, les Etats-Unis, l’Italie, la Russie, l’Irlande, le Koweït, la Malaisie.
La production du pays a doublé entre juin 2015 et juin 2016 pour atteindre 45.000 barils par jour.Mais, le gouvernement a rappelé fin 2017, « l’ambition » de produire 200.000 barils par jour d’ici 2020.Les champs pétroliers sont essentiellement off-shore, près de la frontière avec le Ghana.
Quant à la production gazière, elle avoisine 235 MSCF/jour (millions de pieds cubiques jour), soit une hausse de 4,20% par rapport à 2015, mais de 10% par rapport aux prévisions.Les difficultés de la Petroci datent d’avant la chute du cours du baril du pétrole.
En 2013, Daniel Gnangni, l’ancien Directeur général et actuel Président de la compagnie, avait commandité un audit au «cabinet 2AC». Outre un endettement colossal, dont une dette auprès de l’État estimée à 15 milliards de F CFA à l’époque, l’enquête a révélé de graves dysfonctionnements, des acquisitions hasardeuses (comme celle du réseau Chevron en 2008, pour un montant de 32 milliards de F CFA) ainsi que des surfacturations de projets.
L’actuel Directeur général Ibrahima Diaby, nommé en décembre 2015, avait dû gérer son premier conflit social qu’est le licenciement début janvier, d’une quarantaine de salariés, dont une dizaine de cadres supérieurs, provoquant un mouvement de grève, qui s’est conclu par un accord avec la direction sur la réparation du préjudice causé aux salariés remerciés.