Le Conseil de sécurité adopte une résolution sur le déploiement de la force du G5 sahel
Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté ce mercredi, à l’unanimité, une résolution présentée par la France portant sur le déploiement d’une force africaine pour combattre les jihadistes dans la région du Sahel.
Le projet de résolution, salue le déploiement de la force africaine anti-jihadiste des pays du G5 Sahel (Mali, Mauritanie, Niger, Tchad et Burkina Faso), mais ne bénéficie pas d’un mandat de l’ONU.
Le conseil a également demandé au secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres de rendre compte dans les deux mois au Conseil des «problèmes rencontrés et d’autres mesures qui pourraient éventuellement être envisagées» à l’avenir, y compris un éventuel financement de la force du G5 «dont le mandat régional est de lutter contre le terrorisme, la criminalité transnationale organisée et l’immigration irrégulière».
«Cette résolution enverra le message fort, très fort, que le Conseil de sécurité est uni et ferme face au terrorisme dans le Sahel. Je pense que tout le monde est conscient qu’une telle mission est plus que jamais nécessaire dans cette région», a réagi François Delattre, ambassadeur français aux Nations unies.
Les Etats-Unis, principal contributeur aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies, s’était opposé à un premier projet de résolution, présenté début juin par la France qui proposait que le Conseil de sécurité autorise une telle force, sous mandat de l’ONU, en utilisant «tous les moyens nécessaires» afin de «combattre le terrorisme, le trafic de drogue et le trafic de personnes». Washington avait alors estimé que le projet de résolution manquait de précision et qu’une simple déclaration du Conseil suffirait.
L’ambassadeur du Mali Issa Konfourou a plaidé devant le Conseil pour un soutien plus conséquent afin d’assurer un fonctionnement efficace de la force. Le conseil a par ainsi décidé qu’une conférence des donateurs sera organisée «rapidement» tout en relevant néanmoins qu’il «incombe (aux pays du G5) de donner à (leur force) les ressources dont elle a besoin».
L’Union européenne très engagée dans la lutte contre le terrorisme à dores et déjà annoncé une aide de 50 millions d’euros, disant vouloir montrer l’exemple «aux autres partenaires du G5 Sahel».
Le vote du projet de résolution est intervenu à quelques jours du prochain sommet du G5 Sahel, qui doit se tenir le 2 juillet prochain à Bamako en présence du président français Emmanuel Macron.
La force du G5 approuvé en mars par les chefs d’Etats des pays du Sahel, prévoyait des effectifs de 5.000 militaires, mais sera portée à 10.000 hommes. Elle sera basée à Bamako, comme la mission de l’ONU, la Minusma, mais sous un commandement séparé, dirigé par le général Didier Dacko, précédemment chef d’état-major de l’armée malienne.