Des partis de la majorité au Mali demandent un report du référendum constitutionnel
Deux partis membres de la majorité présidentielle au Mali ont appelé ce mardi, à un report du référendum sur un projet de révision de la Constitution prévu le 9 juillet, afin de préserver «la paix sociale».
«Nous appelons à surseoir au référendum prévu le 9 juillet, par souci d’apaisement. C’est important pour la paix sociale», a déclaré à la presse, l’ancien Premier ministre malien Moussa Mara par ailleurs président du parti Yéléma.
Comme lui, Me Mountaga Tall du Congrès pour l’initiative et la démocratie (Cnid) appelle également à « reporter la date du référendum pour calmer la situation ».
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi à Bamako contre le projet de révision de la Constitution de 1992, adopté en Conseil des ministres en mars et approuvé ensuite par l’Assemblée nationale.
Ce projet de révision qui est une première depuis 25 ans, vise notamment à «mettre en œuvre certains engagements de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali» signé en mai-juin 2015 entre le gouvernement et l’ex-rébellion à dominante touareg dans le nord du pays, et prévoit la création d’un Sénat et d’une Cour des comptes.
Lors de la marche de samedi Oumar Diallo, un responsable de la société civile a déclaré que «la nouvelle Constitution donne trop de pouvoirs au président de la République». Dans le même temps, plus de 3000 manifestants en T-shirt et casquettes rouges, un signe de colère, scandaient : «Non à la révision de la Constitution, touche pas à ma Constitution…».
Malgré les nombreuses oppositions, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta reçoit depuis lundi des personnalités dont des responsables d’institutions, des chefs religieux et de partis politiques, pour des discussions sur le référendum.
La campagne référendaire est prévue du 23 juin au 7 juillet. Alors que des inquiétudes demeurent dans le nord du pays en raison notamment de l’insécurité qui y prévaut, liée aux attaques jihadistes, malgré la présence de l’armée et de forces internationales.