Nigeria : Le président du Sénat acquitté dans une affaire de corruption
Le président du Sénat nigérian Bukola Saraki accusé d’avoir dissimulé des biens acquis avec des fonds publics détournés quand il était gouverneur de l’Etat de Kwara (ouest), entre 2003 et 2011, et ne pas les avoir mentionnés dans sa déclaration de patrimoine, a été acquitté, ont annoncé ce mercredi ses avocats.
Selon les avocats, les procureurs n’étaient pas en mesure de fournir les preuves nécessaires à leurs accusations à l’encontre de Bukola Saraki, le troisième plus important dirigeant du pays, qui représentait un test décisif dans la campagne anti-corruption menée par le président Muhammadu Buhari.
Des propos confirmés par le juge Danladi Umar qui assure que «toutes les réponses et les témoins de l’accusation, entendus lors de ce procès, ont été discrédités lors des contre-interrogatoires et sont apparus peu fiables». «De ce fait, le tribunal n’a d’autre choix que d’acquitter l’accusé», a-t-il ajouté.
Saraki qui a affirmé que ces poursuites pour corruption étaient politiquement motivées, avait impressionné en employant une armada de 66 avocats pour défendre son innocence, se présentant aux auditions avec des dizaines de sénateurs et d’autres politiciens pour témoigner de leur soutien.
Il a notamment mis en cause la compétence du Tribunal du code de conduite, chargée de juger les dossiers de fausses déclarations de patrimoine et de revenus du pays.
Figure importante du All Progressives Congress (APC, parti au pouvoir), Saraki avait été déféré en justice en février 2016, six mois après avoir été élu à la tête du Sénat, la haute Chambre parlementaire au Nigeria. Selon la loi nigériane, les hommes politiques de haut rang (notamment les gouverneurs) ont l’obligation de révéler leur patrimoine et leurs biens lorsqu’ils entrent en fonction.