Maintien en prison des leaders de la contestation anglophone au Cameroun
Les deux leaders de la contestation anglophone au Cameroun, poursuivis pour « terrorisme », seront maintenus en détention, ainsi en a décidé le tribunal militaire camerounais de Yaoundé qui a fixé la reprise de leur procès au 29 juin.
Le ministère public s’est dit lors de la dernière audience, être favorable à la demande de liberté provisoire formulée par les avocats de Me Agbor Bala et de l’enseignant Fontem Neba, la présidente du tribunal militaire de l’audience criminelle spéciale s’est appuyée sur la loi anti-terrorisme au Cameroun, pour maintenir en prison les deux leaders de la contestation anglophone.
Selon la magistrate, « les personnes poursuivies pour les actes de terrorisme ne peuvent pas bénéficier de la liberté sous caution parce que la loi ne le prévoit pas ».
Mais pour Me Me-eh Walice Kum, l’un des avocats de la défense, « le droit international est supérieur au droit national…Mais pour le tribunal criminel, ils ne peuvent l’être dans cette circonstance, parce qu’ils sont poursuivis pour des crimes punis de peines de prison à vie ou de mort ».
Le 29 juin 2017, le procès reprendra avec cette fois les débats de fond. Et pour ce nouveau rendez-vous, Me-eh Walice Kum espère que « justice sera rendue ».
Si l’avocat et l’enseignant était à la barre, l’animateur de radio Mancho Bibixy, considéré par la justice comme l’un des leaders du soulèvement de la minorité anglophone entre novembre 2016 et janvier 2017 et qui avait marqué les esprits en arrivant pour la première fois au tribunal pieds nu, en culotte et chemise entièrement déboutonnée était absent mercredi.
En quittant l’enceinte du tribunal militaire de Yaoundé, Mancho Bibixy s’était écrié plus d’une fois «Southern Cameroon will win» (le sud du Cameroun va l’emporter), faisant allusion à la création d’une république indépendante anglophone au Cameroun avec les régions du nord-ouest et du sud-ouest.
Le journaliste avait été interpellé pour non-détention de carte nationale d’identité. Il n’était pas concerné par la demande de mise en liberté sous caution.
25 autres personnes sont poursuivies au tribunal militaire de Yaoundé en rapport avec la contestation anglophone qui paralyse les activités dans une partie du Cameroun.