ONEP : La stratégie d’avril 2010 va-t-elle marcher ?
Depuis le lundi 21 Mars, l’Organisation Nationale des Employés du Pétrole (ONEP), principal syndicat des travailleurs œuvrant dans le secteur des hydrocarbures au Gabon, menaçait que ses adhérents iraient en grève dès le dimanche 27 Mars. Pour cause, les employés gabonais veulent, à compétences égales, occuper les mêmes postes que les étrangers. Après avoir repoussé, une fois, la mise en application de leur décision, dans l’attente du Conseil des Ministres du mercredi dernier, c’est finalement le jeudi 31 mars à minuit que les membres de l’ONEP ont arrêté leurs prestations.
« Notre revendication n’a pas changé. Il y a un seul point: la publication d’un décret réglementant l’emploi de la main d’œuvre étrangère et abrogeant tous les autres textes vieux de plus de 40 ans». Ces propos signés Hans Landry Ivala, Secrétaire Général Adjoint de l’ONEP ont le mérite d’être très clair et montrent la détermination des syndicalistes. Ce que les autorités gabonaises ne peuvent pas prendre à la légère, vu que l’or noir représente 60 % du PIB selon des estimations officielles et que l’organisation regroupe 4000 à 5000 membres du secteur. D’ailleurs, ceux-ci étaient partis en « grève illimitée » en avril 2010 pour des motifs similaires. Et, deux jours seulement après, le gouvernement a pu les dissuader en promettant de satisfaire leurs exigences. Depuis, aucune des mesures gouvernementales n’a totalement convenu aux adhérents de l’ONEP, au point de les pousser à emprunter de nouveau le chemin de la grève.
Etant déçus l’année dernière, l’ONEP en voudra un peu plus cette fois-ci. Et, est-ce que le gouvernement sera en mesure de le lui accorder ? Car, lui aussi fait face aux contraintes contractuelles paraphées avec les multinationales en place.