L’UE sanctionne neuf responsables congolais dont Lambert Mende
L’Union européenne a décidé ce lundi d’infliger des sanctions individuelles à neuf responsables de l’appareil sécuritaire de la République démocratique du Congo (RDC), dont trois ministres ou anciens ministres du régime Kabila, pour de «graves violations des droits de l’Homme».
Parmi ces hauts responsables congolais, figure le porte-parole du gouvernement, Lambert O. Mende, accusé d’être responsable de la « politique répressive menée envers les médias ».
Avec lui, Kalev Mutondo, directeur de l’Agence nationale du renseignement (ANR), Ramazani Shadari, vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur et de la sécurité, Jean-Claude Kazembe Musonda, ancien gouverneur du Haut-Katanga, Alex Kande Mupompa, Gouverneur du Kasaï central, Evariste Boshab, ancien vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur et de la sécurité, Gédéon Kyungu Mutanga, ancien chef de milices et deux commandants de brigades, Muhindo Akili Mundos (commandant de la 31e brigade des FARDC – Forces armées de la République démocratique du Congo-), et Éric Ruhorimbere, général de brigade.
Selon le Conseil Européen, ces sanctions qui concernent l’interdiction de voyage dans l’Union européenne et le gel des avoirs, ont été prises «en réponse aux entraves au processus électoral et aux violations des Droits de l’Homme qui y étaient liées», et visent surtout l’appareil sécuritaire congolais. En décembre 2016, l’UE avait déjà sanctionné sept personnalités congolaises qui entraveraient le processus de transition devant aboutir à des élections à la fin 2017.
Le Conseil de l’UE s’est surtout penché sur la situation sécuritaire en général et celle dans le Kasaï central. Le gouverneur du Kasaï central, Alex Kande Mupompa, a été sanctionné pour avoir commis des exécutions extrajudiciaires, le ministre de l’Intérieur Ramazani Shadari pour être responsable de l’arrestation d’activistes et d’opposants pour la répression violente contre des membres du mouvement «Bundu Dia Kongo», la répression à Kinshasa en janvier et février derniers et celle dans les provinces du Kasaï.
Son prédécesseur, Evariste Boshab, est visé pour avoir réprimé des manifestations en 2016 à Kinshasa pendant lesquelles «de nombreux civils ont été tués ou blessés par les forces de sécurité».
Le chef de milices Gédéon Kyungu Mutanga, actuellement actif au Kasaï (centre du pays) n’a pas échappé lui aussi aux sanctions pour avoir «contribué à de graves violations des droits de l’Homme et à des crimes de guerre tels que des exécutions de civils au Katanga».
Depuis septembre 2016, la région du Kasaï est secouée par la rébellion de Kamwina Nsapu, du nom d’un chef traditionnel tué en août lors d’une opération militaire (après s’être révolté contre les autorités de Kinshasa). Selon l’ONU, ces violences ont fait plus de 400 morts et causé le déplacement de 1,27 millions de personnes.