Jacob Zuma échappe à une motion de défiance au sein de l’ANC
Le président sud-africain, Jacob Zuma, dont une large partie de l’opposition réclame la démission depuis plusieurs mois, a échappé en fin de semaine dernière à une nouvelle motion de défiance proposée par certains cadres de son propre part l’ANC, a affirmé ce lundi le secrétaire général du Congrès national africain.
Le NEC, le comité exécutif du Congrès national africain (ANC), la plus haute instance du parti, s’est réuni de vendredi à dimanche pour discuter de la vie du parti, de l’avenir politique du chef de l’Etat dont les récentes décisions politiques ont suscité une fronde sociale et politique même dans les rangs de son parti.
Parmi les décisions du chef de l’Etat qui ont suscité la colère, figure bien le remaniement ministériel d’ampleur, dans lequel le ministre des Finances Pravin Gordhan a été évincé et de nombreux proches de Jacob Zuma ont hérité de portefeuilles clés.
Mais, les frondeurs anti-Zuma avec à leur tête, l’actuel vice-président Cyril Ramaphosa qui fait partie des candidats favoris en lice face à Nkosazana Dlamini-Zuma, l’ancienne patronne de la Commission de l’Union Africaine qui a le soutien du chef de l’Etat, n’ont pas réussi à obtenir de majorité au sein de cette instance de 107 membres, pour pousser Zuma à la démission.
Lundi, lors d’une conférence de presse, Gwede Mantashe, le secrétaire général du Congrès national africain a déclaré que «des voix se sont élevées au sein du Comité exécutif national (NEC) pour que le président envisage de démissionner. Mais de nombreuses contributions ont avant tout rappelé le besoin d’unité au sein de l’organisation».
«Nous avons longuement discuté de la nécessité de nous reconnecter avec les secteurs de la société qui se sont éloignées de notre mouvement», a-t-il ajouté. Cependant, plusieurs anciens combattants de l’ANC ont dans un communiqué regretté lundi cette décision, estimant que les soutiens de Zuma avaient «clairement placé leurs propres intérêts (…) avant ceux du pays».
Après avoir échappé à la censure dans son propre camp, Zuma devrait s’en sortir à l’occasion d’une motion de défiance de l’opposition qui doit être prochainement votée au Parlement, conforté par la large majorité de l’ANC.
L’ANC, au pouvoir depuis la fin de l’apartheid en 1994, subit une baisse de son soutien populaire qui s’est traduite dans les urnes en août dernier lorsque le parti a perdu le contrôle de plusieurs villes dont Johannesburg et Pretoria. En décembre, l’ANC doit élire le successeur de Zuma à la tête du parti en vue des élections générales de 2019.