Côte d’Ivoire : Quatre morts à Bouaké lors d’une manifestation de démobilisés
La dispersion par la police d’une manifestation d’ex-rebelles démobilisés a fait ce mardi, quatre morts et une quinzaine blessés à Bouaké, dans le centre de la Côte d’Ivoire.
La manifestation des démobilisés fait suite aux récentes mutineries qui avaient fait un mort dans leur rang. Le défunt devait être inhumé lundi et les démobilisés avaient réclamé devant les émissaires du gouvernement, « 18 millions de FCFA de primes » (27.000 euros).
Les 8.400 mutins ont obtenu 12 millions (18.000 euros) après avoir mené deux mouvements de colère en janvier et en mai.
Les ex-rebelles démobilisés ont bloqué mardi l’entrée sud à Bouaké et l’entrée nord de la ville de Korhogo (nord), pendant qu’une cinquantaine de mutins ont vainement tenté de bloquer l’entrée nord d’Abidjan.
L’opération de police en vue de rétablir la circulation aurait mal tourné faisant plusieurs victimes. Les manifestants affirment que la police a tiré sur eux, mais le gouvernement accuse les démobilisés d’être à l’origine de cet incident.
Dans un communiqué, le ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko précise que «les forces de sécurité ont déployé les moyens conventionnels, afin de maintenir l’ordre ce mardi matin». Alors que «certains des manifestants armés ont dégoupillé une grenade offensive qui a explosé en leur sein. Le bilan à cette heure est de trois (03) personnes décédées suite à l’éclat des fragments de grenade, quatorze (14) blessés dont quatre (04) cas graves».
Une quatrième personne gravement blessée est décédée vers midi à l’hôpital. Par ailleurs, trois (03) éléments de la Gendarmerie et deux (02) éléments de Police ont été blessés par des projectiles, selon le communiqué du ministre.
Amadou Ouattara, porte-parole adjoint des démobilisés accuse plutôt les forces de police d’avoir violenté les manifestants.
«Je n’aurais jamais imaginé qu’on puisse tirer sur des personnes aux mains nues qui manifestaient», s’est-il indigné. Les démobilisés qui réclament «leur part du butin», dont le nombre est estimé à environ 6.000 personnes à travers le pays, sont d’anciens rebelles qui n’ont pas été intégrés à l’armée, contrairement aux soldats mutins.