L’armée tunisienne va protéger les sites de production contre les grévistes
Le président tunisien Béji Caïd Essebsi a annoncé ce mercredi, dans un discours très attendu, que l’armée protègera dorénavant les sites de production des mouvements sociaux susceptibles d’empêcher leur exploitation.
Le gouvernement d’union de Youssef Chahed est confronté à une grogne sociale croissante, en particulier dans les régions de l’intérieur, dont celle de Tataouine (sud). Les mouvements prennent régulièrement l’allure de sit-in bloquant routes et accès à certains sites.
Ces dernières semaines ont aussi été marquées par le limogeage des ministres des Finances et de l’Education et la démission du président de l’instance chargée d’organiser les prochaines municipales.
Dans un discours prononcé au Palais des Congrès, en présence du chef du gouvernement et de ses ministres, le président Béji Caïd Essebsi a annoncé que «dorénavant, l’armée protégera les sites de production» contre les mouvements sociaux pouvant entraver leur exploitation. «Nous savons qu’il s’agit d’une décision grave, mais elle doit être prise», a ajouté Essebsi.
Le chef de l’état tunisien a affirmé respecter le droit de grève, consacré par la Constitution tunisienne, précisant néanmoins que les manifestations ne doivent pas « affecter l’économie du pays».
Il a par ailleurs critiqué la démission, la veille, du président de l’Instance supérieure indépendante électorale (ISIE), sept mois avant les premières municipales de l’après-révolution, soulignant que «l’intérêt du pays doit passer avant tout».
Chafik Sarsar avait annoncé mardi qu’il démissionnait de l’ISIE, arguant qu’il ne pouvait plus travailler de manière « impartiale » et « transparente ».
Le président a terminé son discours en annonçant que «de grands projets seront lancés», mais à condition que la situation se calme, appelant les médias ainsi que tous les «fils et filles de la Tunisie à aider à améliorer l’image du pays».